Tizi, divisée en trois wilayas ?

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Si l’on s’appuie sur la toute récente déclaration du ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni, Tizi Ouzou sera divisée en trois wilayas. Le département du ministre de l’intérieur, qui vient d’arrêter un nouveau projet de découpage administratif, verra le nombre de wilayas à l’échelle nationale subir une augmentation sensible, pour donner des postes de walis “pleins” et de walis délégués. Aussi le nombre de daïrate subira une importante hausse en nombre. Dans ladite réforme administrative et territoriale, selon les propos du ministre de l’Intérieur, la wilaya désormais ne devra pas dépasser une densité de population dont la barre fixée serait de 400 000 à 500 000 habitants, de plus le nombre de communes qui définiront l’espace géographique d’une wilaya n’ira pas au delà de 25. Le nouveau projet aussi tiendra compte des wilayas à proximité de la capitale, qui seront plus concernées par la réforme en cours, cela induira une décentralisation des pouvoirs exécutifs et atténuera un tant soit peu la machine bureaucratique, qui retarde et paralyse dans certains cas les options de développement.Il s’agit en fait d’un vieux shéma, concocté il y a de cela des mois, qui est remis sur le bureau du ministre de l’Intérieur, dont la mise en application n’est pas encore prononcée en termes d’échéance. Une chose est sûre, c’est que l’on s’achemine vers une profonde réforme, qui en perspective toucherait peut-être même la nature de l’Etat, qui passerait de sa forme jacobine et centralisée à celle démocratisée et ouverte. C’est dans tout ce sillage qu’aussi, les codes communaux et de wilayas connaîtront de nouveaux textes, qui donneraient plus de prérogatives aux élus, du fait que l’expérience des mandatures de P/APC, P/APW, a montré les limites des artifices juridiques qui les régissaient, soumettant les élus au diktat de l’impuissance politique et constitutionnelle à agir en coudées franches dans l’inscription des projets, en dépit dans certains cas, d’enveloppes budgétaires et financières conséquentes pour la régie communale. Il y a fort à croire qu’avec ces nouveaux projets, les futurs élus aux assemblées locales, qui seront dégagés des élections d’octobre 2007, bénéficieront de plus de pouvoirs pour un travail de proximité avec les populations et ainsi, régler les problèmes quotidiens avec la possibilité d’envisager des options de développements durables. Pour le cas de Tizi Ouzou, qui ces dernières années souffre d’une panne de développement multisectorielle, la réforme qui sera mise en place pourrait être l’aubaine à un véritable plan de sauvetage et de rattrapage. La wilaya de Tizi Ouzou, formée de 67 communes et d’une population dépassant aisément le million de citoyens, située à 100 km de la capitale, serait la première à livrer toutes les raison d’un découpage nouveau, si l’on se base sur les raisons qui motivent ce nouveau projet annoncé par le ministre de l’Intérieur.En termes d’importance économique, commerciale, industrielle, la wilaya de Tizi Ouzou compte deux importants pôles en dehors du chef lieu de wilaya. La daïra de Boghni et celle d’Azazga pourraient se voir promues au rang de wilayas avec des walis délégués. Du côté de la Kabylie du sud, Boghni-Draâ El Mizan – Tizi Ghenif – M’kira, Ouadhia et la gare Aomar, situées sur une même tangeante géographique, en mesure de répondre aux recommandations des nouveaux textes, ce qui sera aussi valable pour Azazga – Azeffoun – Fréha – Yakourèn – Bouzeguène – Illoula, en triant vers Akbou, wilaya de Béjaïa. Azazga et Boghni s’ajouteraient à l’actuel chef-lieu, Tizi Ouzou, pour faire trois wilayas en tout. La prévision de la nouvelle réforme, verrait la wilaya de Tizi Ouzou subdivisée en trois pôles importants, ou chaque pôle serait maître de ses visées de développement et des options adéquates, pour la relance économique, la création des richesses, de l’emploi, le libre choix dans les perspectives de développement. Cela peut s’apparenter à première vue comme une espèce d’emiettement et de déchirement, la balance des avantages et des inconvénients, milite, soit à soustraire la région à la régression et au sous-développement, soit à travailler son enlisement au nom d’une pseudo cohésion, qui a montré ses limites. De plus, cette démocratisation à la base de l’Etat au niveau de la matrice-mère, prélude d’une perspective stratégique moderne de l’entité de l’Etat-nation, ce qui figure pratiquement dans les programmes des partis modernes algériens, qui se battent pour la modernisation des institutions, pierre angulaire à tout développement.

Khaled Zahem

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