“Drôle de bled qui n’accorde même pas d’importance à ses monuments historiques”, nous dira d’emblée un ancien maquisard que nous avons rencontré à Tissight au nord-ouest du chef-lieu de la commune de Saharidj, avant de s’interroger : “Le chef de l’historique wilaya IV ne mérite-t-il pas autant d’égards au point de laisser à l’abandon le monument érigé à sa mémoire ?”. En effet, et d’après ce que nous avons pu constater de visu, ce monument édifié au début des années 90 et inauguré par le chef du gouvernement de l’époque, Sid Ahmed Ghozali, est dans un piteux état. Sans portail d’entrée et sans l’emblème national, cette stèle commémorative se trouve tout simplement livrée aux aléas du temps dans le cas où elle ne fera pas office de toilette publique à quelques paysans ignorants et ingrats. Les autorités locales, qui doivent porter une grande attention à ces monuments historiques, semblent, pour ainsi dire, déserter les lieux et ne s’en souvenir que le temps d’une campagne et/ou de quelques visites d’officiels, sinon, c’est le laxisme qui y règne en maître des lieux.Pour revenir à ce monument, son importance est plutôt marquante pour l’histoire de la région et par extension de tout le pays. Témoin de l’une des plus grandes batailles qu’ait connu la région en 1961 et le fait qu’il soit érigé à la mémoire de l’un des piliers de la révolution, en l’occurrence Si Salah Zammoum, chef de la wilaya IV et de ses frères de combat dont on cite le valeureux martyr Souidani Boudjemaâ, en soit une raison valable qui laisse perplexe devant le laisser-aller des autorités. Enfin, il est utile de souligner que cette stèle se trouve dans un endroit pourtant accessible car située sur la RN 30 et qu’à l’heure qu’il est, elle ne manque pas de tomber en désuétude pour ne pas dire qu’elle ne ressemble à rien sauf à un colosse de béton sans aucun signe qui puisse témoigner de son importance historique.
L. K.