Ils étaient plus d’une centaine de vieillards rassemblés hier matin sur la place publique de Bouira pour procéder à la lecture d’un document qu’une délégation sera chargée de transmettre aux services de la Présidence de la République. Ces vieillards ne sont autres que les propriétaires de fusils de chasse qui ont remis leurs armes en 1993, conformément à la loi promulguée à l’époque par le ministère de l’Intérieur. Depuis cette date, les agriculteurs de la wilaya de Bouira, n’ont eu de cesse d’interpeller les plus hautes instances du pays afin de leur restituer les armes confisquées. Au mois de mars dernier, une délégation de quatre personnes s’était déjà rendue au palais du Gouvernement dans le but de s’entretenir avec le ministre de l’Intérieur pour intervenir définitivement dans cet épineux dossier. Pour rappel, déjà en date du 15 septembre 2005, une première missive avait été remise aux services du département de Zerhouni, puis une seconde le 23 janvier 2006. A ce sujet, il est utile de souligner que sur les 12 000 armes remises aux autorités, près de quatre mille d’entres-elles ont été restituées à leurs propriétaires respectifs. Soit un tiers seulement des agriculteurs qui sont actuellement en possession de leurs biens. Une restitution partielle qui n’a pas été sans susciter l’inquiétude des autres fellahs qui se sont sentis victimes d’une discrimination visant à semer la zizanie au sein des populations. Ainsi après les services du ministère de l’Intérieur qui avaient promis la restitution complète des armes avant la fin du mois d’août dernier, les vieillards de Bouira ont pris directement attache avec la Présidence de la République, et c’est une délégation d’une trentaine de personnes qui doit se rendre mardi prochain à El Mouradia pour trouver une solution définitive à ce problème qui perdure depuis 16 ans déjà.
Hafidh B.
