La protection de l’environnement semble devenir, hélas, l’apanage de ceux qui se sentent seulement exposés à certains faits qui entraînent la dégradation du cadre de vie aussi bien dans les villes qu’au niveau de la périphérie. La “délapidation” des espaces verts gagne continuellement du terrain au point même de faire réagir les citoyens qui appréhendent, à terme, des éventuelles situations peu reluisantes sur le plan écologique. Il s’agit bien évidement et compte tenu de nombre cas signalés ça et là, dans la capitale du Djudjura, d’un phénomène qui se généralise à travers les quatre coins de l’agglomération. L’exemple le plus édifiant à plus d’un titre nous vient de lotissement Hammoutene, l’un des plus anciens quartier du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou où les citoyens ne cessent d’entreprendre démarche sur démarche afin d’interpeller les pouvoirs publics sur “une procédure qui porte préjudice a une population paisible”. D’ailleurs, à travers une déclaration dont une copie nous a été remise, les citoyens dudit lotissement s’opposent aux ventes “de nos espaces verts” des terrains situés à proximité du talweg (oued Chabet Seghira) qu’ils ont, soulignent-ils, remblayé et mis en valeur depuis 1979. A en croire, les rédacteurs du document, le permis de lotir modicatif “ a été établi sans présentement de document référentiels en contradiction a l’article 7, disposition de la loi 90.29 du 1/12/1990”. De ce fait, les résidants du lotissement en question demandent au wali l’annulation du permis de lotir modificatif comme ils estiment, dans le même sillage, que les délibérations de transfert à l’agence foncière sont “contradictoires à plus d’un titre et ne sont même pas approuvées par l’autorité de tutelle”. L’association à caractère social “El kheir” du lotissement Hammoutene qui a vu le jour l’année dernière, n’a pas attendu des lustres pour prendre les choses en main. Ses membres en collaboration bien sûr avec les habitants comptent aller plus loin dans leurs revendications dans le sens de venir à bout du problème en question. D’ailleurs, une procédure judiciaire a l’encontre de l’ex-DEC et de l’agence foncière de Tizi-Ouzou a été introduite par ladite association. “On demande au wali de diligenter une commission d’enquête et même on l’invite à se déplacer sur les lieux. Nous voulons la récupération de cet espace vert”, nous dira Kamel Machou, président de l’association “El Kheir” qui ajoute, par ailleurs, “au lieu de prendre en charge le problème existant à proximité de 41 lots exposés à un danger continuel, on a pas trouvé mieux que de créer d’autres lots et les effectuer à de nouveaux acquéreurs, lesquels provoqueront plus de dégâts qu’ils en existe actuellement”. Une multitude de requêtes qui sont restées, à en croire les membres de l’association, lettres mortes ont été adressées aux responsables à tous les niveaux. “Nous avons constaté que l’APC de Tizi-Ouzou représentée dans le temps, par son DEC avec la complicité de l’agence foncière ont attribué des assiettes de terrain soit-disant récupérées au détriment de tous les riverains. Cela a créé un nombre important de problèmes aux habitants puisque la majorité des surplus se trouvent tout le long du ravin traversant le lotissement chariant les eaux usées de le haute ville et une partie de Redjaouna”, écrivent encore dans l’une de leurs missives les résidents qui expliquent qu’un ovoide a été réalisé sur une partie de lotissement jusqu’a la cité des jeunes filles de M’douha, tandis que le reste est toujours à ciel ouvert en dépit, déplorent-ils, de moult promesses des responsables de la commune. “Il arrivera un jour où même le camion de ramassage des ordures ne pourra manœuvrer de fait que même les places utiles a ces manœuvres ont été vendues ou accaparées illégalement”, précisent-ils tout en mettant en relief les conditions de vie intenables qu’ils subissent, notamment durant les périodes de l’été où la chaleur torride rend le quotidien des habitants insupportable. Et pour cause, en plus des ordures nauséabondes du ravin, les moustiques et rats sont omniprésents. D’autre part, estiment-ils, avec la réalisation de l’ovoide en question, le lotissement pourra, sans le moindre problème, être doté d’un jardin d’enfants et une aire de jeu. Par ailleurs, dans un autre écrit adressé au directeur de l’urbanisme et de la construction, les habitants de lotissement écrivent : “Nous continuons en ce qui nous concerne à nous opposer dans le fond et dans la forme aux “tractations de coulisses” ayant abouti a la délivrance de ce permis de lotir, au mépris de nos droits les plus élémentaires. Enfin, en état de causes, les membres de l’association “El Kheir” toujours épaulés par les résidents ne veulent pas lâcher prise avant de voir leurs doléances sérieusement prises en charge. En attendant, l’affaire est portée devant le tribunal.
A. H.