Des retards de développement à combler

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Les remarques faites par le wali de Tizi-ouzou, El Hocine Mazouz, lors de sa visite d’inspection effectuée hier dans la daïra de Tizi-Rached, traduisent les récurrents constats du non-développement des localités de Kabylie. Ils reflètent, par ailleurs, les incompétences de gestion des collectivités, mais aussi d’un déficit flagrant en matière de foncier à bâtir.“Il est temps de mobiliser toutes les assiettes disponibles, vous devez sensibiliser et inciter les privés pour la cession des terrains et négocier avec eux selon les prix du marché pour accélérer la réalisation de tous les projets inscrits pour la commune. L’Etat a de l’argent pour développer, à vous de trouver, et au plus vite, où les implanter», dira le wali à l’adresse du maire de Tizi-Rached pour qui sa commune est très pauvre en matière de terrains du domaine public. Raison pour laquelle, à en croire les déclarations du maire de la commune, un ancien projet de logements sociaux participatifs (LSP), a été gelé faute de plan d’occupation de sol (POS) et dont le plan directeur n’est qu’en phase d’étude. La collectivité municipale a, néanmoins, réussi à dégager une assiette de terrain communale, non loin de cette dernière, d’une superficie de 2379 m2 pour l’implantation d’un autre projet de 45 LSP. Le site situé à la cité Ivahriyen, sur la périphérie immédiate du centre-ville, a été dégagé suite à la démolition d’une ancienne cité d’habitation. Ce projet qui contient 15 logements de type F3 et 30 F4, en plus de 11 locaux commerciaux, devra être achevé en 26 mois. Le coût de réalisation de ce chantier s’élève à 109.452.200 dinars en hors taxes contre un prix de cession à 20.800 DA le m2, soit à 1.510.080 dinars pour les logements F3 et à 1 682 720 dinars pour les logements F4. Un marché couvert sera érigé au sous-sol de la bâtisse et sera cédé à titre gracieux par l’entrepreneur du projet qui a bénéficié, quant à lui, d’un rabattement de prix de cession de terrain à hauteur de 50% de son prix conventionnel. Le secteur de la santé à réanimerNon loin de là, à une centaine de mètres seulement, le wali a eu, ensuite, à inspecter un chantier devant abriter le nouveau centre de santé de la daïra. Un projet d’infrastructure de base extrêmement important que celui d’un hospice qui est à l’arrêt, depuis si peu, suite à la résiliation du contrat qui lie le bureau technique à l’entreprise de réalisation.Ce projet d’extension du centre de santé déjà existant depuis 1974 et dont les capacités d’accueil sont largement dépassées, a coûté au Trésor public plus de 17 millions de dinars. Selon la maquette présentée au sein même de ce chantier, qui est à moins de 30% d’avancement, le nouvel hospice sera doté de deux salles d’observation, l’une pour hommes et l’autre pour femmes, d’une capacité d’accueil de quatre lits chacune. Il sera également doté d’une salle de plâtre, de radiologie, de trois salles de consultation et d’un laboratoire ainsi que des logements d’astreinte pour les médecins. L’objectif primaire de ce projet est la dotation de la structure sanitaire de Tizi-Rached d’un bloc des urgences dont manque l’ancienne infrastructure. La commune natale de Laimèche Ali souffre, pour ainsi dire, cruellement, en matière de couverture sanitaire, en dépit de l’implantation de quatre salles de soins dans les villages de Tala Amara (construite en 1984), Ikhriven (construite en 1996), Igounan (construite en 1990) et à Tala Toulmouts (construite en 1993) ainsi qu’une unité de dépistage scolaire (UDS) inaugurée l’année dernière au CEM de Tizi-Rached. Celle-ci est entièrement affectée à la santé scolaire pour une population de scolarisés de 2391 élèves. Selon les explications fournies par le chef du centre de soin de l’ex-Ait Karma (nom ancien de Tizi-Rached) au wali, «l’infrastructure sanitaire telle que construite en 1974 ne répond plus aux besoins en soin et autres prises en charge sanitaires, de la population qui dépasse actuellement les 20.000 habitants». Cette infrastructure, poursuit-elle, qui reçoit quotidiennement entre 50 et 60 patients nécessitant une prise en charge médicale complète, peine à satisfaire à cette demande. Pour M. Mazouz, «l’intérêt devra être porté sur la médication de toutes les salles de soins», pour freiner, un tant soin peu, la déferlante des populations des banlieues sur le centre de soin, notamment pour les nécessités de soins minimales. A ce sujet, le directeur de la santé de la wilaya qui était du voyage, nous a confirmé le lancement d’un vaste programme de médication de toutes les salles de soins de la wilaya. Ce programme qui est en cours pour les infrastructures n’ayant pas nécessité des travaux de viabilisation, consiste en des tournées hebdomadaires ou semi-hebdomadaires dans les salles de soins implantées dans les différents villages de la Kabylie. (Nous y reviendrons en détail dans nos prochaines éditions).Le wali a eu par la suite à inspecter le nouveau centre culturel bâti en plein centre-ville. Doté d’une salle principale très vaste, le chef de l’exécutif de wilaya a suggéré avec force que cette salle soit aménagée en bibliothèque et salle de lecture contre une prétendue affectation en salle polyvalente telle qu’exprimé par les élus de la commune. Il faut signaler que M. Mazouz a contraint la délégation qui l’accompagnait à parcourir certaines ruelles et venelles de la ville à pied, chose inhabituelle par le passé, avant de rejoindre le village Igounan où il a visité la nouvelle école primaire. Une séance de travail devra se tenir aujourd’hui au siège de l’APW entre le wali et les membres de l’assemblée de wilaya, les élus locaux des communes d’Ait Oumalou et de Tizi-Rached en présence des représentants des comités de villages qui profiteront de la tribune pour exposer leurs préoccupations liées au développement.

M.A.T/ Ali C.

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