La privatisation est hors de propos

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Les différents députés qui sont intervenus après la présentation du nouveau de code de l’eau se sont montrés très sceptiques à l’ouverture du secteur au privé en accordant des concessions aux opérateurs. Ils ont tous appréhendé la dépossession de l’Algérien de son droit à l’eau qui est consacré par toutes les institutions mondiales en considérant ce liquide précieux qui est un droit public comme une marchandise.Pour les députés du Parti des travailleurs, ce texte est une simple violation de l’article 17 de la Constitution en estimant que, de ce fait, l’Etat se destituera de son rôle de protecteur des droits des citoyens et embrassera la fonction de policier. Les autres députés du FLN, RND et El Islah ont été unanimes à déclarer que faire participer des opérateurs privés dans la gestion de l’eau en leur accordant des permis d’exploitation doit être pris avec beaucoup de prudence et de réserve, car si d’un côté cette mesure contribuera à l’allégement des charges de l’Etat, d’un autre côté, il pourra avoir des répercussions néfastes sur le consommateur en touchant à la tarification.

La gestion déléguée est très loin de la de privatisationDans ses réponses aux députés, Abdelmalek Sellal, le premier responsable du secteur de l’eau a été très clair en affirmant qu’il n’a jamais été question de privatisation et l’eau n’est pas à vendre. « La seule eau qui se vend c’est l’eau minérale et dans ce domaine, des mesures sont prises pour réorganiser son exploitation et sa commercialisation » ; a-t-il rassuré.Il ajoutera, en ce sens, que l’eau est la propriété des collectivités locales et de l’Etat et les concessions seront accordées aux privés qui souhaiteraient réaliser des forages sur leur propre terrain et qui seront soumis par cette présente loi à payer des taxes au Domaine public hydrique (DPH) alors qu’ils l’ont toujours fait gratuitement. Concernant la gestion du service public, des concessions seront accordées aux entreprises publiques (ADE, ONA et AGID). Pour les opérateurs privés, il s’agit d’une gestion déléguée à travers laquelle l’Etat payera les services réalisés par ces entreprises privées dans l’objectif d’une meilleure maîtrise de ce service. Dans ce cadre, il signalera le retard accumulé en matière de la technologie de la gestion de l’eau qui devient, de plus en plus compliquée et coûteuse et citera le projet d’accorder la concession de la gestion de l’eau d’Alger à la société française La Suez. Il dira que les négociations sont fin prêtes et le dossier sera présenté au Gouvernement qui tranchera sur l’issue à lui donner. Il expliquera par ailleurs, que les appréhensions autour de cette multinationale n’ont pas lieu d’être et que le mauvais exemple de l’Argentine qui a cédé tous les droits à la Suez jusqu’à la détermination du coût de l’eau n’est pas la règle. Il notera que l’algérie lui accorde une gestion déléguée et, de ce fait, elle est considérée comme un prestataire de services et non pas comme un partenaire.Les autres concessions dont a parlé le ministre touchent à l’épuration des eaux usées pour leur utilisation dans le secteur agricole et qui seront accordées aux jeunes dans le cadre des coopératives et de l’ANSEJ.

H. Hayet

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