Sousse, un paradis sur terre

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De notre envoyé spécialAomar Mohellebi

Sur le trottoir longeant le front de mer, un couple de jeunes européens s’embrasse langoureusement. Une vieille tunisienne en hidjab accompagnée de sa fille monte les escaliers reliant la mer à la route. Elle tombe sur le spectacle qui semble l’ankyloser, mais elle fait mine de ne rien apercevoir. A Sousse, tradition et modernité se côtoient merveilleusement. Sur la terrasse d’un café, des dizaines de Tunisiens sirotent un thé et à deux mètres de là, sur une autre terrasse, celle d’un bar cette fois-ci, des touristes européens prennent des bières. On a du mal à imaginer cette ville sans l’activité principale qui est la sienne : le tourisme. Hormis une belle plage et une vieille médina, Sousse n’est point gâtée par la nature. On est loin des majestueuses montagnes de Kabylie ou d’une gracieuse forêt telle que celle de Yakouren, mais avec l’ordre et les infrastructures et surtout la propreté, Sousse est devenue une perle et une Mecque incontournable pour les touristes. Samah, étudiante en première année, lettres françaises, confie que ce sont les français qui viennent le plus dans sa ville. Il y a aussi les allemands, les espagnols et les belges. Viennent ensuite toutes les nationalités. Chez les buralistes, des quotidiens en plusieurs langues sont étalés, et ils sont mieux exposés que les journaux tunisiens, contrairement à Tunis. Le front de mer est l’endroit le plus féerique. La plage de Sousse est tout simplement géniale et impeccable. Sur des kilomètres, les touristes en majorité des couples jeunes ou vieux circulent dans tous les sens. A notre arrivée, le soir, les lampadaires étaient allumés et une lumière tamisée rendait l’endroit encore plus romantique. De la musique fuse de partout, surtout le Rai algérien. Il n’ y a qu’un trottoir entre la plage au sable très fin et la route. De l’autre côté de la chaussée, des restaurants luxueux, tous dotés de terrasses, agrémentent encore davantage le décor. C’est la nuit que la vie et l’ambiance commencent. Sousse ressemble beaucoup à Tanger, la Marocaine. A l’extérieur, il y a plus d’étrangers que de tunisiens. Ces derniers sont très amènes. Quand nous descendons du train Tunis-Sousse, après deux heures de route, la jeune dame à laquelle nous demandons où se trouve l’Hôtel Ezzouhour nous accompagne avec plaisir jusqu’à cet établissement. Les tunisiennes sont, il est vrai, d’un abord facile, mais gare aux arrières pensés ! Ceci fait seulement partie de l’hospitalité et de la culture du tourisme acquise à travers les ans. Notre accompagnatrice explique que cela présente toujours un plaisir que de renseigner un visiteur. Elle pousse l’amabilité jusqu’à nous attendre… Une fois la réservation effectuée, elle nous fait visiter le centre-ville. Le soir, le même scénario se répète. Ayant oublié le chemin vers l’hôtel, un homme quinquagénaire, nous accompagne également. L’établissement est sis à l’intérieur de Blad Arbi, une médina très convoitée pour les objets artisanaux qui y sont vendus ainsi que pour ses vieilles constructions.Fondée au 9e siècle avant Jésus Christ, Sousse est la troisième ville de la Tunisie moderne après Tunis et Sfax. Son patrimoine est riche d’une histoire de trois milles ans, avec la médina, le musée archéologique, la grande mosquée… La plage de Sousse s’étend jusqu’au célèbre port Jardin El Kantaoui. «S’asseoir un moment, l’après-midi, dans un café, face à la mer, près des remparts fortifiés de la Médina, où une vue sublime s’ouvre sur le front de la mer, marcher sur la plage et se baigner là où la mer semble la plus paisible et l’eau la plus claire, flâner à travers les rues animées de la cité, entre la mer et les étalages colorés des marchands et des magasins luxueux, tels sont les parcours des promeneurs avisés, ceux qui connaissent Sousse, pour y être nés, ou pour l’avoir déjà visitée», c’est ainsi qu’un prospectus tente de vanter les charmes de cette cité qu’on ne quitte que difficilement après une première visite. Aussi, en la quittant, on ne peut le faire qu’avec une seule idée : revenir.

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