Rebrab riposte

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Ayant fait l’objet d’attaques de la part de certains producteurs de boissons sucrées (sodas et jus) au sujet du sucre, pour un prétendu « abus de position dominante », le premier responsable du géant de l’agroalimentaire Cevital M Issad Rebrab a, lors de la première édition du « Les débats de l’entreprise », tenu à apporter certaines clarifications, et mettre fin à toute spéculation.En effet, la troisième table ronde du jeudi passé de la rencontre-débat, qui s’est tenu à l’hôtel Mercure, était consacrée aux marchés du sucre dans notre pays. D’emblée, le patron de Cevital, s’est inscrit en faux aux déclarations de certains professionnels de boisson. « Je dois vous rappeler que le marché national est totalement libre après la suppression du monopole en 1995 ». Il a également indiqué qu’il existe trois unités de raffinage de l’entreprise publique Enasucre implantées à Mostaganem, Khemis Miliana et Guelma, par ricochet, il n’y a aucunement abus de position de monopole. Ce qui mérite d’être signalé, est que le groupe Cevital est mis au banc des accusés par quelques industriels, non pour la qualité du sucre blanc de Cevital, qui est d’ailleurs, aux normes internationales, mais à la question de savoir si le sucre blanc est un produit fini ou semi-fini et le prix établi par son entreprise. Si la première problématique apparaît à première vue, banale, l’enjeu y est trop grand pour ces industriels. En effet, si le sucre blanc est considéré comme produit semi-fini, il ne fera jamais l’objet de droits de douane qui sont à l’ordre de 30%. Pour sa part, le PDG de Cevital, en se basant sur les législations internationales, à savoir, l’OMD (l’organisation mondiale des douanes) et la nomenclature du Bruxelles, qui stipule que le sucre blanc est un produit fini déclare que « le sucre blanc est un produit qui est consommé directement sans subir une nouvelle transformation ». Dans un document transmis à la presse, le group Cevital rappelle que même le législateur algérien a classé les produits en trois catégories, les soumettant aux droits de douane : 5% pour l’importation des matières premières, 15% pour les produits semi-finis et 30% pour les produits finis. (Ce classement est évidemment fonction de la nature du produit et non de son utilisation). Dans le même document, le géant de l’agroalimentaire estime que la consommation nationale de sucre est à un million tonnes par an et que 80 000 tonnes sont utilisées par les industries de boissons sucrées (sodas et jus). Soit moins de 8% seulement. Pour Rebrab, il n’y a aucune raison d’appliquer les droits de douanes à l’importation réservés aux produits semi-finis à celle de consommation nationale de sucre blanc (produit fini), sous prétexte qu’il entre sous la composition d’un autre produit. Selon le rédacteur de ce document, cette mesure, si elle venait de se réaliser, remettra gravement en cause l’équilibre instauré par la réglementation algérienne en matière de commerce international, avec l’impact que l’on imagine sur les ressources de l’état et de la collectivité ainsi que sur la viabilité de nombreux investissements importants consentis dans l’industrie agroalimentaire. A titre d’exemple, le groupe Cevital rappelle le cas de la farine qui est classée produit fini et dont l’importation est assujettie à des droits de douane de 30%, alors qu’elle est utilisée pour la fabrication du pain et des biscuits, « sans que cela pose problème ». Pour ce qui des prix, M. Rabrab, informe que les augmentations du prix du sucre sur le marché mondial sont indépendantes de sa volonté. Si elles augmentent, Cevital ne peut faire que la même chose.

L’augmentation du prix du sucre ne justifie pas celle des boissonsLe groupe Cevital via le document transmis à la presse, trouve non conformes, les augmentations des prix des boissons sucrées (jus et sodas) avec celles du sucre. En effet, certains producteurs de boissons sucrées ont augmenté le prix de leurs produits de 5DA par litre (soit 4,27 HT), alors que l’incidence de l’augmentation de coût du sucre sur le prix des boissons est en réalité inférieure à 2 DA par litre.

De l’importation à l’exportation du sucreC’est une première en Algérie. Cevital a décidé de faire passer le pays du statut d’importateur à celui d’exportateur. En fait, le groupe cher à Rabrab, qui est aujourd’hui le plus grand importateur national du sucre de canne roux, pour le transformer en sucre blanc, grâce à une raffinerie moderne, envisage d’augmenter sa capacité de production de 600 000 tonnes par an à 1 800 000 tonnes par an, et ça dans l’objectif d’exporter le sucre dès l’année prochaine et développer les exportations nationales hors hydrocarbures. Pour être compétitif sur le marché mondial, les responsables de Cevital envisagent de réaliser des unités de raffinage d’une grande capacité. Pour se mettre de l’avant dans le marché mondial et être aussi bénéfique sur le marché local. « Même l’Europe deviendra importatrice du sucre à partir de 2009 après sa décision de suppression progressive des subventions des producteurs du sucre ce qui fera augmenter le montant des exportations hors des hydrocarbures », a-t-il confié.« On produira du sucre liquide pour les industriels de boissons ».Bonne nouvelle pour les entreprises productrices de boissons (sodas et jus). Concernant le sucre destiné aux professionnels de la boisson, le patron de Cevital a déclaré qu’une nouvelle formule de production de sucre sera lancée à partir de janvier 2007. En effet, Rabrab a proposé d’offrir du sucre liquide de la même qualité que le sucre blanc habituel, qui fait d’ailleurs partie des standards internationaux, leur permettant de réaliser des économies de 20%. « Nous leurs avons proposé ce qui se fait maintenant dans les pays développés. Les producteurs de boissons n’y sont plus fournis en sucre cristallisé mais en sucre liquide ».

Salah Benreguia

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