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Quel sens a encore le Ramadhan ?

Chaque année, avec l’arrivée du Ramadhan, on ne manque pas de se poser la question : le mois de jeûne, sacré pour les musulmans, est-il un mois de ferveur et miséricorde, ou l’occasion de faire bombance ou encore de dépouiller son prochain ? Si pour les croyants la réponse ne fait pas de doute et qu’ils vont passer le mois, ainsi que le recommande la tradition, à jeûner, à prier et à multiplier les bonnes œuvres, pour les autres –et ils sont très nombreux- Ramadhan rime avec ripaille. Durant tout un mois, ce ne sera que monceaux de nourriture, de viandes et de friandises, au grand bonheur des vendeurs et des revendeurs qui vont se remplir les poches. Des gloutons sans pareil et des commerçants sans scrupules qui vont se retrouver, la nuit, au milieu des vrais croyants, pour les prières de tarawih’. S’il est légitime, pour les jeûneurs, de chercher à améliorer le quotidien, en une période de l’année où le consommateur est fortement sollicité, il est déraisonnable, de se livrer au gaspillage. Surtout quand on dispose de faibles revenus et qu’on doit s’endetter pour satisfaire à sa gourmandise. Les Anciens sont encore là pour nous rappeler ce qu’étaient les Ramadhans d’antan : on se contentait, comme les autres jours de l’année, d’une assiette de couscous ou d’un morceau de galette et, pour toute friandise, du petit lait et une poignée de figues sèches. On ne gaspillait rien, on ne feignantait pas dans son lit, mais au contraire, on travaillait comme les autres jours de l’année. En ce temps là, le Ramadhan avait encore son sens…

S. Aït Larba

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