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Pour une culture de la civilité

La culture d’un individu, ce n’est pas seulement sa connaissance des œuvres littéraires ou artistiques, ce n’est pas sa propension à bien parler ou réfléchir. Ce n’est pas non plus l’éducation ou l’instruction qui fait la culture, puisque des gens n’ayant jamais mis les pieds à l’école peuvent être très cultivés et, inversement, des gens bardés de diplômes, n’ont aucune culture. En fait, la culture c’est aussi bien les connaissances que l’on acquiert qu’une façon de se comporter, un mode de vie, un style même, fait de douceur (c’est le contraire de la barbarie !), de tolérance, de civilité. La civilité n’est pas, contrairement à ce que certains croient, le civisme ou sentiment d’être un bon citoyen, c’est avant tout le système de relations qui s’instaure entre les citoyens. C’est avant tout la politesse, c’est-à-dire l’observance des bonnes manières, qui fait que chacun respecte l’autre, que personne ne cherche à humilier l’autre ou à empiéter sur ses droits. La civilité ce sont aussi des dispositions comme le fait de veiller sur l’intérêt général, en sauvegardant les biens collectifs et le patrimoine commun, en premier, le cadre de vie et l’environnement. Une telle culture, présente dans la société algérienne traditionnelle qui enseignait la solidarité, la bienveillance et la courtoisie, est de plus en plus délaissée dans la société actuelle, où les relations sont avant tout des relations d’intérêt. Il est vrai que les structures chargée d’inculquer la civilité, comme la famille ou l’école, ne remplissent plus leurs fonctions.

S. Aït Larba

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