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FFS et FLN s’unissent dans le refus

C’est en fait une première dans la mesure où un très large consensus s’est dégagé autour d’une question aussi cruciale que la dissolution des assemblées locales, nonobstant ce qui sépare des formations politiques qui, il n’y a pas très longtemps, étalaient publiquement leurs divergences et, qui plus est, appartient à la coalition présidentielle pour le FLN et à l’opposition pour le FFS. Si pour les élus du parti d’Aït Ahmed, le refus de cautionner tout retrait est en phase avec la ligne et les directives du parti, ceux du FLN, a contrario sont entrés en dissidence ouverte avec les instances dirigeantes de leur formation politique.Les élus se sont donc prononcé à l’unanimité contre la dissolution des assemblées locales et pour la dissolution à l’échelle nationale de ce dernier point il en ont fait la condition sine qua non de leur départ. L’union sacrée autour du rejet des décisions “qui visent à singulariser la région” s’est très vite dégagée. Des petites phrases assassines, distillées çà et là, illustrent parfaitement ce que sous-entend, pour eux, les décision “prise à Alger”. Il a été ainsi question de “dignité bafouée”, de danger de partition du pays, de “l’unité nationale mise à mal”. Plusieurs piques ont été lâchées à l’endroit des décideurs et du mouvement des archs, dont ils stigmatisent “le messianisme avéré”.Même l’argument selon lequel le vote se serait déroulé dans des conditions exceptionnelles (ce qui est vrai !) et qu’il a eu peu de votants, avancé par “ceux qui ont proclamé la dissolution des assemblées”, a été battu en brèche par les élus. Ainsi pour Majid Bektache, membre actuel du conseil national de l’UDR, confortablement installé avec 53% de voix à Darguina : “Ce n’est là qu’un prétexte irrecevable”. Ce point, qualifié par l’APW de “décision arbitraire, est illégal”, à grand renfort de décrets présidentiels, instruction présidentielle, de lois portant code communal et code de wilaya, soutient en conclusion “qu’aucun article, aucune disposition, ni dans les lois organiques, ni dans les lois ordinaires et ni dans la réglementation ne prévoit un seuil minimum de participation à une élection pour réglementer sa validation.”Quant à la déclaration sanctionnant les travaux des élus, elle est sans équivoque, notamment lorsqu’elle dit “refuser le diktat des décideurs…” Avant de “mettre en garde, devant les risques d’une relance irrémédiable de la violence, toutes les autorités du pays contre toute tentative de dissolution des assemblées locales, pouvant provoquer des conséquences incalculables, dont la seule responsabilité incomberait à ses auteurs.”

M. R.

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