Pour une certaine génération ayant vécu « tafsut n’80 », les festivités qui se déroulent un peu partout actuellement, demeurent une pure tradition folklorique, et loin de tout discours politique, des citoyens essayent, tant bien que mal, de sauvegarder l’authencité de la cause.Désormais vouée entre une symbolique et une date fatidique, le 20 avril est de plus en plus marqué dans les esprits d’une jeune génération qui, par sa volonté, fait preuve d’un devoir de mémoire pour honorer le combat de ses aînés. Hors connotation partisane, des jeunes organisent, ici et là, à travers le territoire de la wilaya, des activités culturelles pour rappeler si besoin est, les origines des événements d’avril 1980. C’est justement là, l’occasion pour des collégiens, lycéens et étudiants de s’imprégner du milieu culturel et de s’atteler à faire découvrir ce qu’il convient d’appeler l’authenticité. La semaine en cours a vu l’organisation de différentes activités, aussi bien à Aghbalou, Chorfa, M’chedallah, Ighil Naït Ameur et même au chef-lieu de wilaya, des groupes de jeunes se sont associés pour marquer l’événement.L’immense et désormais traditionnelle veillée aux chandelles s’est déroulée dans de nombreuses localités les 17 et 19 avril pour commémorer le Printemps noir et le Printemps berbère.Dans la plupart des régions — est de Bouira — des journées portes ouvertes sur le Mouvement citoyen, des expositions culturelles, d’objets traditionnels et autres relatifs à l’histoire du Mouvement berbère, ont été prévus. De même que l’organisation de concours culturels destinés aux jeunes et moins jeunes ont été la preuve du dévouement des initiateurs qui ont su remettre au goût du jour certaines valeurs que l’on croyait disparues. Des valeurs dont de nombreux politiques auront fait leur principal cheval de bataille durant de longues années avant de s’apercevoir que nul n’a le monopole de cette culture ancestrale.Finalement, entre galas, tournois, tombolas, les activités conçues par des jeunes inconnus auront le mérite de s’inscrire dans une suite logique des événements qui se sont succédé, depuis ce que l’on appelle désormais, la crise berbère. « Tafsut » appartient à tous, et les bourgeons ne manqueront pas d’éclore chaque année à la même époque, n’en déplaise à certains.
Hafidh B.
