Par Anouar Rouchi
Trois ex-responsables de l’ex-FIS se rencontrent. Il s’agit de Rabah Kebir rentré au bercail, Abdallah Anas résidant en Grande-Bretagne et qui aurait décliné l’invitation de Belkhadem à revenir parmi les siens et Anouar Heddam, domicilié aux Etats-Unis et célèbre pour avoir revendiqué le carnage du boulevard Amirouche est pour avoir été l’un des principaux signataires du contrat de Rome. De quoi peuvent-ils discuter ? De l’Etat théocratique, pardi !Kebir : Je suis rentré au pays parce que je considère que la politique de la réconciliation nationale est la seule issue…Anas à Kebir : Cette réconciliation ne permet pas un nouveau départ et ne dit pas la vérité. Les assassinats ne sont pas de notre seul fait. Des assassinats ont eu lieu, au nom de l’Etat islamique mais aussi au nom de la République et de la famille révolutionnaire.Kebir à Anas : Certes, mais cela est du passé. Je préfère envisager l’avenir.Heddam à Kebir : Dis, frère, tu comptes rester au pays ou repartir en Allemagne ?Kebir à Heddam : Mon retour au pays équivaut à une visite d’inspection, j’étudie le terrain. Je repars mais si je devais occuper une fonction qui nécessite ma présence au pays, je rentre définitivement.Anas à Heddam : Ha Ha ! Je te disais bien que le frère Rabah est en train de rôder autour du système. Il se voit déjà sénateur du tiers-présidentiel et, pourquoi pas, ministre !Heddam à Kebir : C’est vrai ya akhi ?Kebir aux deux : Si tel était mon vœu je ne parlerais pas de la création d’un parti politique…Anas à Kebir : Justement parlons-en de cette histoire de parti. Tu n’as pas le droit. La décision doit être collective ou ne sera pas !Kebir à Anas : Le parti que j’envisage de créer n’est pas une alternative au FIS. Je ne suis donc pas tenu d’en référer à ses responsables.Heddam à Kebir : A ta place j’y réfléchirais à deux fois. Je t’invite à évaluer les priorités et à mesurer les conséquences de tes actes…Kebir à Heddam : C’est une menace, mon frère ?Heddam à Kebir : Mais non, y a akhi. Entre frères on ne s’égorge pas, tu le sais bien…Anas à Kebir : C’est vrai qu’on ne s’égorge pas entre frères. Hi, hi, hi !!!Kebir aux deux : Mais enfin, que voulez-vous ? Vous vous complaisez dans votre exil doré alors qu’il y a tant de choses à faire au pays !Anas à Kebir : Comme d’appeler nos frères des GSPC à se rendre honteusement ?Heddam à Kebir : Comme de supplier l’éradicateur Ouyahia de te recevoir ?Kebir aux deux : Frères, je vois que l’exil et le contact avec d’autres sociétés et d’autres civilisations ne vous ont pas profité. Moi, je vous le dis, j’ai évolué dans ma pensée.Heddam à Anas : Qu’est-ce que je te disais !Anas à Haddam : Oui. En fait il n’est pas retourné au pays. Il est “retourné” tout court !
A. R.
