Créée il y a une année, la ligne de transport de voyageurs reliant la daïra de M’chedallah à celle d’Akbou, deux régions kabyles l’une dans la wilaya de Bouira et l’autre dans celle de Béjaïa, a été accueillie avec un grand soulagement par la population des deux régions qui partagent beaucoup d’affinités, de liens de parenté et même d’intérêts communs à travers, notamment, des relations commerciales. Plus loin dans le temps, les populations de ces deux daïras voisines, distantes à peine de 40 km l’une de l’autre ont formé des groupes communs de maquisards pendant la guerre de Libération et ont partagé le meilleur et le pire. C’est souligner l’importance des liens historiques existants entre ces localités et leur satisfaction de voir l’Etat faciliter les moyens de communication entre elles en créant cette ligne et en autorisant les transporteurs privés à assurer la navette. Jusque-là tout va bien. Là où commence la déception c’est à partir du moment où l’on prend l’un de ces fourgons aménagés affectés sur cette ligne pour franchir ces 40 km sur une belle route large et bien entretenue car constituant un tronçon de la RN 26, ce n’est pas moins de deux heures qu’on y met, accroupi à l’intérieur de l’un de ces véhicules qui ne respectent ni le nombre de places autorisées, usant de surcharge, ni arrêts réglementaires. Tous les 500 m, ils marquent un arrêt pour… charger ou décharger (selon leur jargon) leur cargaison humaine où même les précautions indispensables pour la sécurité des voyageurs sont reléguées à l’arrière-plan. “Arrêt à la demande” telle est leur devise au milieu d’un virage, en plein centre d’un carrefour pourvu que ça rapporte ! Ce qui pourrait se produire ne semble pas être leur souci majeur. Aux arrêts importants “juteux”, il faut s’attendre à un quart d’heure, voire même une demi-heure tant que la… surcharge n’est pas complète, n’espérez pas repartir et surtout ne prenez pas le risque de protester, vous serez foudroyé du regard menaçant. La mode à l’intérieur de ces fourgons est la musique assourdissante à pleins décibels, conçue pour rendre agréable le voyage, elle devient grâce au manque de civisme un facteur d’agacement et de torture pour les tympans fragiles. La direction des transports doit se pencher sur ce genre de comportement et faire de sorte à moraliser la profession.
Omar Soualah