La Dépêche de Kabylie : Où en sont les choses avec les accords du 6 janvier 2004 ?l B. B. : Nous avons signé un accord avec les représentants de l’Etat et cet accord a été rendu public. Normalement, le départ des “indus élus” est émminent”
Certains milieux racontent que le dialogue est une stratégie du pouvoir qui temporise pour gagner de l’espace à “des fins d’aboutissement de son projet” d’amnistie générale.l Nous ignorons encore la tenue du projet d’amnistie générale, nous ne pouvons donc nous exprimer sur ce que nous ne connaissons pas. En ce qui nous concerne, fondamentalement, nous avons entrepris ce dialogue (vertu universelle) car c’est la demande et la position du mouvement, du fait aussi qu’aucune solution aux revendications ne saurait se trouver en dehors du dialogue. D’autre part, il y a eu l’appel clair et précis du chef du gouvernement nous appelant à la poursuite des négociations, la question sur laquelle nous avons buté, il y a de cela une année concernant l’officialisation de la langue tamazight et nous considérons le principe acquis à travers la levée du référendum, nous allons discuter donc uniquement du “quand” tamazight sera intégrée dans la Constitution comme langue officielle.
La double célébration cette année est placée sous le mot d’ordre “mémoire et espoir”.l Oui, comme vous venez de la rappeler, nous célébrons le 25e anniversaire du Mouvement berbère et du 4e du printemps noir, deux indissociables marquant la date de l’Histoire de l’Algérie. Il n’y aurait pas de Printemps noir s’il n’y avait pas de mouvement amazigh. La double célébration dans la conjoncture actuelle est placée sous le signe “mémoire et espoir”. D’une part, de mémoire étant donné qu’on ne peut avancer sans se rappeler et rappeler aux générations ce qu’est le Printemps berbère, ce qu’est ce Printemps noir. C’est à travers la mémoire que nous pourrons construire un avenir certain.D’autre part, de l’espoir de voir toutes les revendications portées par plusieurs générations trouver leur solutions à travers la mise en œuvre et application de la plate-fore d’El Kseur.
…Même pas le mot d’ordre de grève ?l L’Interwilayas a décidé de célébrer le double anniversaire à travers des rassemblements et des meetings au niveau de notre wilaya, nous avons opté pour l’organisation d’un grand rassemblement populaire le 20 avril au stade de l’Unité maghrébine à Béjaïa et je profite de la circonstance pour lancer un appel à la population de s’y rendre massivement et de célébrer cet événement dans la dignité, l’union et avec un grand esprit de responsabilité. Le rassemblement sera suivi d’un meeting populaire. Nous considérons que la phase de confrontation est de dialogue avec ces représentants de l’Etat. Cette année donc, l’anniversaire intervient dans une conjoncture particulière faisant appel à des actions de mobilisation, de soutien et d’appui à ce dialogue engagé, pour le reconnaissance officielle de la langue tamazight, vu le principe acquis et l’idée de référendum levée.
N. Yakouben