Les enseignants francisants dénoncent

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Pour la première fois, un examen aux postes de directeurs d’écoles primaires a été organisé, ce dimanche, pour la wilaya de Tizi Ouzou, alors qu’auparavant cela se faisait à partir d’une liste d’aptitude.

Néanmoins, bien avant la fin des épreuves, des groupes d’enseignants francisants, candidats, n’ont pu terminer les épreuves et ont donc commencé à contacter les rédactions régionales pour dénoncer ce qu’ils qualifient de marginalisation.

En effet, pour cet examen professionnel, il leur a été exigé de composer en arabe alors que la tutelle sait pertinemment qu’ils ont toujours travaillé et enseigné en français.

“Bien que nous ne soyons pas des illettrés en arabe, il n’en demeure pas moins que le peu d’utilisation que nous faisions de cette langue a fini par nous mettre dans l’embarras quand tout à coup nous sommes obligés d’en faire usage surtout à l’écrit et cela est valable pour toutes les langues et dans tous les pays. Nous sommes pris au dépourvu”, nous déclare cet enseignant venu de Larbaâ Nath Irathen.

D’un âgé avancé, ne pouvant plus supporter la classe après avoir avalé des kilos de craie, ces enseignants qui avaient dans leur jeunesse l’amour de l’enseignement ont fini par comprendre qu’il y a une fin à tout et très souvent amère.

Pour certains enseignants, le poste de directeur d’école leur a été maintes fois proposé par leur inspecteur, mais ont toujours refusé une telle responsabilité, d’autant plus qu’il n’y avait aucune compensation.

“Le directeur d’école, surtout dans nos campagnes, doit partager son maigre salaire avec son école et parfois la plus grande partie va à l’établissement car il n’a aucun budget de fonctionnement à sa portée. Par ailleurs, tous ces déplacements à l’inspection pour acheter n’importe quoi, pour rapporter des livres, faire des commandes pour la cantine, il doit payer de sa poche”, lance avec colère cet autre interlocuteur.

Confidence pour confidence, cet instituteur nous apprendra qu’il n’a pas écrit plus d’une centaine de mots en arabe depuis sa sortie de l’ITE en 1986. A la fin de notre entretien, tout le monde s’accorde sur la question de savoir si on est meilleur directeur d’école en étant arabisant que francisant, anglican ou dans le pire des cas nippon !

Essaïd N’Aït Kaci

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