Les aviculteurs tirent la sonnette d’alarme

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Des aviculteurs de la région de Ouaguenoun se sont rapprochés de nous pour se plaindre et dénoncer la situation de crise dans laquelle ils se trouvent ces dernières années. Cette situation s’est fait sentir particulièrement depuis les changements de la réglementation qu’a connu cette activité agricole.

“Les services de wilaya nous ont demandé d’établir des agréments, chose qui n’est pas évidente avec les multiples oppositions auxquelles nous faisons face”, nous a déclaré Smaïl, propriétaire d’un poulailler.

A Ouaguenoun, l’on compte en tout 230 aviculteurs et seulement trois qui possèdent un agrément d’exploitation, nous a-t-on informé.

“Nous nous sentons livrés à nous même. C’est le gagne pain de plusieurs centaines de familles qui est remis en cause”, nous dit un autre aviculteur. Et d’enchaîner “l’Etat doit prendre en charge ce problème, en prenant les dispositions nécessaires quitte à nous indemniser ou nous offrir possibilité de s’engager dans d’autres activités” se plaint-il. Mohamed, un autre aviculteur, nous montre un feuillet comportant une longue liste de conditions exigées pour avoir un agrément d’exploitation d’un poulailler : “les conditions exigées sont draconiennes, je ne peux les réunir et je pense qu’il n’y a personne à Ouaguenoun qui peut les réunir”, fulmine-t-il. Et de continuer à s’exprimer sur un ton ironique : “les conditions exigées sont l’équivalence d’une usine chimique”.

Cet agriculteur a débuté l’exploitation de son poulailler avec plusieurs milliers de sujets depuis 1982, par un simple arrêté délivré par l’administration.

Plus de 20 ans après, il se retrouve confronté à des oppositions formulées par des voisins, arguant que la distance imposée entre cette exploitation et les habitations n’est pas respectée, cet aviculteur rejette cette opposition, en accusant son opposant de n’avoir pas respecter le lieu d’implantation de son habitation, tel que prévu dans le plan.

Depuis, l’exploitation de cet éleveur se trouve bloquée et les autorités n’ont pas pu trouver des solutions adéquates.

Cet éleveur n’est qu’un des exemples de cette situation de crise que vit cette catégorie d’exploitants agricoles, particulièrement depuis les mutations architecturales qu’ont connus les villages de la région, ainsi que les mesures draconiennes imposées par l’Etat en vue d’obtenir une autorisation d’exploitation.

Pour ne pas mourir à petit feu dans l’indifférence, ces aviculteurs sollicitent les pouvoirs publics de se pencher sur leur situation, en allégeant les mesures ou en dégageant d’autres solutions adéquates qui leur permettront de gagner leur pain et continuer à nourrir leurs familles.

Mourad Hammami

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