…Pouvoir et partis politiques – pas seulement les coalisés – ont conjugué leurs efforts pour identifier les auteurs de Débat. Il semblerait, selon des indiscrétions qui ont échappé à un nouvel ancien moudjahid, qu’au terme d’une rencontre extraordinaire et officieuse, les versions du FLN, l’ONEC et l’ONM ont, à l’unanimité, fait la proposition de faire appel aux services du FBI, NCI, CIA, Colombo, les deux flics de Miami… pour débusquer les ennemis de “Djazayer islamia, arabia oua amazighia, tikawal, de temps en temps”. Mais, selon toujours la même source indiscrète, un centenaire de l’UNJA s’y est fermement opposé et a convaincu tout le monde de chargé le HBI (Hares Baladi investigation) de l’enquête.
Le vieux Rezqi ne se doute pas un instant de tout ce bouillonnement que son mouvement a suscité au sommet, à la base et au centre du pouvoir et des structures politiques. De toute façon, il n’a pas le temps de prêter l’oreille à autre chose qu’au Débat. Quelques militants chevronnés et spécialisés dans l’art du détournement et de la récupération d’idées généreuses (M.C.S.D.R.I.G) sont passés le voir après le f’tour. Le vieux ne comprenait pas trop leur langage. En fait, il l’avait trop entendu. C’est d’ailleurs en partie pour faire barrage à cette rhétorique politique constipante et constipée qu’il a lancé Débat. “Ecoutez, ce que vous dites est sûrement intelligents. Maâna, dites-le en kabyle, bac akken ad fehmex plus”, dit-il à ses visiteurs en gardant tout de même le sourire.
Les M.C.S.D.R.I.G se taisent, non pas parce qu’ils ne savent pas parler kabyle mais parce que s’ils traduisaient, ils répèteraient les mots du vieux Rezqi : la liberté (avec un “r” très roulé), nnif, iherma, tagmatt, lheq…
Cela dit, malin qu’il est, le grand-père ifaq-asen, il sait pourquoi ils étaient venus lui rendre visite. Il connaît même ceux qui les ont envoyés. Les M.C.S.D.R.I.G prennent congé du vieux en lui promettant, zaâma, qu’ils œuvreront pour la même cause. “Je sais que dgha ce n’est pas tout le monde qui militent pour les effets !”, ironise-t-il en les accompagnant à la porte.
Yttkemil…
T. Ould Amar