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Contrairement aux années précédentes, le rituel observé durant la journée du 27 du mois sacré se verra, cette année, amputé de l’une des pratiques les plus prisées, à savoir les circoncisions collectives qui permettent aux citoyens de circoncire leurs enfants dans la liesse de cette journée bénite. Correspondant à la nuit du “Qadar” jouissant de la bénédiction du Dieu et de ses anges, selon les préceptes de l’islam, cette date-symbole a, depuis la nuit des temps, motivé les regroupements familiaux et autres organisations caritatives pour l’organisation de la fiesta collective regroupant tous les enfants en’âge d’être circoncisis pour fêter ensemble et dans la fraternité cette pratique léguée par l’avènement de la religion mahométane. Cependant, cette année verra les adeptes de cette tradition ancestrale privés de la bamboula qui leur procure le plaisir de se soumettre à la loi divine en cette journée sacrée. Les pouvoirs publics viennent de prendre une décision qui va à l’encontre de cette tradition et ce par l’interdiction pure et simple des circoncisions collectives opérées jadis d’une façon, pour le moins qu’on puisse dire, anarchique et sans aucune prise de précaution quant aux conséquences fâcheuses qui en découlent. Considérant que la circoncision est une opération chirurgicale à part entière, les responsables du ministère de la Santé et de la population ont accouché d’une directive adressée à tous les secteurs sanitaires, les instruisant du fait que cette opération ne doit être effectuée que par un chirurgien spécialiste dûment désigné à cet effet.
C’est dans les termes de la circulaire du ministre de la Santé portant le n°006 MSP/RH/MIN du 05 juin 2006 que se trouve cette interdiction formelle, une circulaire qui, à l’instar des autres décisions et textes réglementaires, va dans le sens de la réforme hospitalière, en vue de remettre de l’ordre dans un domaine régit, depuis toujours, par des rituels qui ne tiennent pas compte des risques que constitue une circoncision mal faite.
C’est donc pour prévenir les risques d’infection et d’excision du gland de la verge, aux conséquence dramatiques, que cette mesure est prise et non pour contrarier une pratique opérée jusque-là dans l’anarchie et l’ignorance.
Lyazid Khaber
