l C’est mardi matin vers cinq heures que la doyenne d’Aït Yahia Moussa a rendu l’âme à l’âge de 110 ans. En effet, selon les témoignages recueillis au village d’Ath Houalhadj, Tassadit Belhadj, surnommée aussi Loundja (fille de l’ogresse) est née en 1896 dans le aârch d’Ath Yahia Moussa. Sa mort est survenue après une maladie qui l’a clouée au lit pendant près d’un mois. C’était une femme qui animait toutes les fêtes du village. Ceux qui la connaissaient bien nous ont dit que le surnom de Loundja lui a été donné car elle avait un caractère rebelle. Effectivement, après chaque dispute au sein de sa belle-famille, elle prenait la décision de se séparer de son conjoint. D’ailleurs, durant sa longue vie, elle s’est mariée à trois reprises. La première fois, elle n’avait que quatorze ans. Ironie du sort, elle vécut une partie de chacun de ces trois siècles derniers. Ce qui n’a pas changé sa vie. Peu de temps avant sa mort, elle continuait à ce chauffer au bois et à préparer elle-même ses repas traditionnels. Hier matin ; la nouvelle qui a circulé dans le village a provoqué une grande émotion surtout que Loundja était aimée de tous. Malheureusement, elle quitte ce bas-monde avec une grande déception car son souhait était de voir le ministère des Moudjahidine lui reconnaître le titre d’ancienne moudjahida ayant participé à la guerre de Libération nationale. On racontait qu’elle simulait la folie pour pouvoir passer entre les mailles des barrages de l’armée coloniale afin de donner des information aux maquisards qui se trouvaient dans les autres douars de Maâtkas; jusqu’à Tizi Gheniff en passant par M’kira où elle avait des liens de parenté avec le colonel Ali Hellam. Na Tassadit est inhumée dans son village. Repose en paix Loundja, tu as été une femme rebelle et courageuse.
Amar Ouramdane
