l Le 17 octobre a été l’occasion pour le réalisateur M’Barek Menad de faire visionner à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri son œuvre de “52 minutes” court métrage réalisé en hommage à Claude Vinçi. C’est l’histoire d’un homme de sa démarche, sa vision du monde, sa conviction, son humanisme, tout cela condensé en image et textes, afin de perpétuer la mémoire collective sur l’histoire d’Algérie. Se voulant combattre l’amnésie et réhabiliter dans l’histoire tumultueuse et combien atroce, des faits et des existences liant deux pays : l’Algérie et la France.
Il s’agit du parcours de Claude Vinçi, ce communiste des années 50 militant au PCF, rappelé en 1956 au service militaire français en Algérie. Il embarqué pour l’Algérie, après consultation de ses amis, à la réception de sa convocation. C’est du côté de Palestro qu’il élit domicile au sein contingent de militaires francais, après un court séjour à Alger. Une rébellion fut organisée dans cette localité visant l’institution militaire française, forçant même Robert Lacoste a effectuer une visite sur les lieux. Claude Vinçi, l’artiste des années 60 au succès inégalé, décide de déserter les rangs de l’armée française le
8 mars 1956 pour rejoindre les rangs du FLN, après de longues discussions avec les dirigeants de ce parti. Installé à Paris il intègre la Fédération de France et se charge de la mission de collecte de fonds et de la logistique au service de la cause algérienne. Il a même organisé l’évasion de militants, du FLN, au nombre de 13, de la prison de Fresnes. Soutenu par Yves Montand et Simone Signoret signataires de la pétition des 121 intellectuels et artistes français dont Jean-Paul Sartie. C’est cet itinéraire d’une richesse exceptionnelle et remarquable, que le jeune réalisateur M’barek Menad, avec des moyens dérisoires, a réussi à nous livrer dans un travail cinématographique de qualité, appuyé par Hocine Redjala doté d’un sens professionnel de qualité, de Amel Aiche avec son fond de voix sublime et chaleureux, et la lecture précise de M. Maouchine, faisant une parfaite jonction avec l’histoire de Claude Vinçi, reconnu par l’Etat algérien comme combattant de la Révolution algérienne, avec le paradoxe inexpliqué et inexplicable du refus de délivrance de visa à deux reprises, à cet Algérien vivant son algérianité à sa façon mais patriote des causes juste, jusqu’à continuer de soutenir, celle de la Palestine pour laquelle à dévouement est sans faille.Le travail de M’Barek Menad et de son équipe, est l’amorce d’un itinéraire de cinéastes hors pair, méritant tous les encouragements et que l’Etat doit soutenir pour ne pas rompre cette volonté inébranlable dans la chaîne de production cinématographique, pauvre et gravement délaissée.
Khaled Zahem
