Le fuite des cerveaux est une réalité désolante des pays du tiers monde : des milliers d’intellectuels, universitaires, cadres supérieurs, scientifiques, quittent chaque année leurs pays pour les pays occidentaux où pourtant on ne manque pas de ‘’cerveaux’’ mais où l’intelligence, parce que productrice de savoir et de richesse est toujours bien accueillie. L’Algérie n’échappe pas à la règle, des milliers d’intellectuels et de chercheurssont déjà partis et d’autres se préparant, dès que l’occasion s’offrira à eux, de le faire.
Dans les débats organisés, au début du mois d’octobre à Alger, au Forum des chefs d’entreprise, on parle de 40 000 chercheurs partis en l’espace de dix ans,
71 500 diplômés se sont installés en France et sur les 10 000 médecins étrangers exerçant dans ce pays, 7000 sont algériens ! Incroyable : alors que l’Algérie manque d’enseignants universitaires, des Algériens enseignent dans les grandes universités européennes et américaines, alors que les hôpitaux manquent de spécialistes, les spécialistes algériens travaillent et font des découvertes dans les hôpitaux étrangers ! Il ne faut surtout pas jeter la pierre à ces intellectuels partis chercher des rémunérations et surtout des conditions de travail à la mesure de leurs compétence.
La Maurétanie, classé pourtant parmi les pays les plus pauvres de la planète traite mieux ses universitaires qui touchent pratiquement le double de ce que font les Algériens. Si demain on offrait en Algérie des traitements convenables à cette frange de la population –ils ont droit aux plus hauts salaires !- Si on mettait à leur disposition le matériel et la documentation dont ils ont besoin, si on les logeait, personne ne voudrait plus partir.
S. Aït Larba
