Le Moudjahid Mohamed Ouyedir Hachimi n’est plus

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Le Moudjahid Mohamed Ouyedir Hachimi s’est éteint dimanche dernier à l’âge de 92 ans. Une foule nombreuse a tenu à assister à son enterrement qui a eu lieu dans son village natal Timizart (Ouaguenoun).

Le regretté est né en 1913. Durant les années 40, il s’est intégré dans le mouvement national pour revendiquer l’indépendance de l’Algérie. Il était militant au PPA. Etant issu d’une famille un peu aisée, il s’était installé à Alger, plus exactement à la basse Casbah, où il avait ouvert un restaurant; Son commerce servait de lieu d’accueil des militants pour l’Algérie.

Après le déclenchement de la révolution, le 1er novembre 1945, il a rejoint les rangs du FLN. Son lieu de commerce servait de boîte aux lettres. Il était l’un des grands agents de liaison entre la wilaya II et la zone autonome d’Alger. Il a travaillé en étroite collaboration, particulièrement avec Moh Baghdad officier originaire de sa région et Ahmed Arriche, un autre officier originaire de Tifra (Tigzirt).

Avec ces officiers il fournissait les armes et les hommes nécessaires, des “fidaï” qui ont mené la célèbre bataille d’Alger. Son restaurant servaitt de cache et de transit d’armes et de bombes, nous ont raconté des compagnons de combat du défunt, que nous avons rencontré à Timizart.

Ses enfants aussi ont pris le maquis, parmi eux Mohamed Amokrane, ce dernier après avoir reçu l’ordre d’appel pour passer son service national sous les drapeaux français a préféré de rejoindre le FLN et l’ALN.

Blessé, arrêté, il a réussi à s’évader, arrêté de nouveau il fut fusillé à El Kahra localité entre Ouaguenoun et Fréha. Son fils cadet est aussi arrêté et torturé. En août 1957, Mohamed Ouyidir est arrêté par l’armée française.Il a été détenu à Ben Aknoun, Beni Messous, camp Maréchal et puis Tifichout (Tipaza). Son emprisonnement a duré jusqu’en 1959. Il a été torturé sauvagement et selon ses fils, jusqu’à la mort, il souffrait des séquelles, des sévices commis contre lui.

Le Moudjahid était aussi le beau-frère du commandant Si Tayeb de la wilaya III. Lorsque la ZAA (zone autonome d’Alger) était en difficulté, ce sont des hommes comme Mohand Ouyidir qui l’on renforcé par la wilaya III. Le rôle de Mohand Ouyidir, s’est accru particulièrement lorsque la ZAA était en difficulté. Il a joué un grand rôle dans le recrutement ou le transfert de nouveaux combattants à partir de la wilaya III vers la ZAA, nous dit le Moudjahid Guiroustala, dit Djiri, ami et proche du défunt. Durant cette période il avait avec Chercham, dit Si Moh Boukhmira d’Azzefoun à créer la zone V à Alger.

“Il était généreux, scrupuleux et efficace.Les hommes de sa trempe sont rares”, nous dit le moudjahid Amar Taourirt.

Selon son compagnon, le défunt avait un grand cœur.

Il aimait beaucoup l’Algérie et les combattants; “Un jour à sa sortie de prison, il nous a demandé l’effectif des chahids. Après le lui avoir transmis il a offert des cadeaux à toutes les veuves des chouhada. C’était à l’occasion de l’Aïd et nous étions en pleine guerre”, nous raconte de nouveau Amar Taourirt.

Le Moudjahid disait “une fille qui ne porterait pas les séquelles de la guerre ne doit pas trop se sentir algérienne.

Même après l’Indépendance, le défunt est resté constant et fidèle à ses principes de combattant.

Le carré des Martyrs de Timizart a été financé de moitié par lui.

“Il nous a laissé un grand vide.Il nous a beaucoup aidé dans nos moments de misère.Il aimait les pauvres et l’Algérie”, nous raconte Akli, citoyen de ce village.

Le moudjahid Mohand Ouyidhir, conformément à ses vœux a été inhumé dans son village natal.

Il a été un homme qui a voué sa vie et ses biens pour que vive l’Algérie indépendante.

Mourad Hammami

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