L’effet psychologique des attentats à l’explosif

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Le GSPC prend option pour recréer la psychose aux portes d’Alger. L’acte terroriste “publicitaire”, à travers les attentats à l’explosif, qui avait fait la force du GIA, au moment le plus fort de sa furie sanguinaire, semble être privilégié par les dissidents de l’organisation de Antar Zouabri.

Hier, des éléments de l’organisation sanguinaire de l’Emir Abou Moussaäb Abdelouadoud, de son vrai nom Droudkal, ont encore frappé près de Si Mustapha, en prenant pour cible un convoi de l’ANP, sans pour autant faire de victimes. Si le GSPC n’a, à aucun moment, cessé ses activités, surtout dans la région du Centre et quelques localités de l’Est, en témoigne le bilan plus que révélateur du mois de Ramadan où pas moins de 32 personnes ont été assassinées. Les récents attentats à l’explosif perpétrés dans la périphérie de la capitale dénonce une volonté des irréductibles de l’ex-parti dissous, de relever le seuil de la peur parmi la population et surtout anéantir les velléités « réconciliationistes » d’un Kebir reconverti à la philosophie de la République et « aux standards international de la démocratie ». Le GSPC ne veut rien négocier de ses certitudes « islamistes » et rien concéder sur son dogme de « L’Etat islamiste », Droudkal l’a exprimé d’une manière très forte et avec le langage des explosifs. Les déclarations de Rabah Kebir qui n’ont pas trouvé d’écho au sein des irréductibles du GSPC et encore moins chez les ex-Chouyoukhs du parti dissous, qui se sont confinés dans un silence intrigant. Sur ce plan, les révélations faites par Djaballah sur l’écran de la chaîne de télévision qatarie « El-Jazeera », à la veille du référendum sur le projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, faisant état du refus des deux chouyoukhs du parti islamiste dissous d’appeler les organisations terroristes à cesser leurs actes, dénotaient les implications des présumés « politiques  » de ce parti avec l’activité armée. Mustapha Dehina, ex-inconditionnel de Abbassi Madani et responsable démissionnaire des instances dirigeantes du parti dissous à l’étranger, n’a pas caché sa sympathie pour les terroristes encore en activité qu’il a d’ailleurs qualifiés de « résistants », en mettant dans la gêne son ex-cheikh, qui faisait l’éloge de la Charte à partir du Qatar.

En recourant aux attentats à l’explosif, le GSPC confirme encore qu’il possède des moyens de nuisance assez importants, en portant un sanglant démenti aux assertions de Belkhadem, qui trouvait hier, lors de l’émission « Tahaoulat » de la Chaîne I de la Radio nationale, que « le terrorisme est en diminution mais la violence augmente et change de nature ».

Malgré la neutralisation de l’ex-emir Sahraoui dans les maquis de Béjaïa et le revirement de Hassen Hattab, déchu de ses responsabilités par les mentors de Droudkal, le GSPC continue dans sa logique sanguinaire, en semant la mort en Kabylie, dans la wilaya de Boumerdès et dans la périphérie d’Alger. La nouveauté dans la démarche destructrice de cette organisation islamiste armée se trouve sous l’effet de psychose constaté au sein de la population algéroise, qui appréhende ainsi des attentats, comme ceux perpétrés dans les années 90, et ayant fait un nombre de victimes dans l’Algérois, à l’image de l’attentat du boulevard Amirouche revendiqué par Anouar Haddam.

Le GSPC reprend donc les méthodes de l’organisation- mère qui a été à l’origine de sa création, c’est-à-dire le GIA, et confirme ainsi la tension vécue jusque-là par les politiques du parti dissous, exacerbée par la récente sortie politique de Rabah Kebir. C’est aux citoyens de subir encore la guerre politique interne au parti intégriste dissous.

Hadj Bouziane

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