Ils se sont retrouvés après trente-trois ans, à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire du 1er Novembre 54. Suite à un appel sur les ondes de la Radio nationale et sur la chaîne communautaire BRTV, les anciens élèves du centre d’enfants de chouhada de Larbaâ Nath Irathen ont voulu, l’espace d’un rencontre, retisser les liens effilochés par des décennies d’absence. Beaucoup de têtes sont devenues blanches entre-temps, mais les traits graves dans leur mémoire n’ont pas tardé à réveiller les souvenirs. Ils jouaient à qui reconnaîtrait le plus possible de copains, à qui se souviendrait d’une bêtise, d’un fait marquant. “Je suis ému, confie cet ancien élève venu de Ouacifs. J’ai passé ici des moments inoubliables de ma scolarité, j’y ai laissé une partie de mon enfance et je suis ravi de retrouver ces lieux et ces visages marqués certes par les vicissitudes de la vie, mais auxquels ce lieu me rattache à tout jamais”.
Le centre des enfants de chouhada a ouvert ses portes à la fin de 1962, il dispose d’un internat de 250 places pour les enfants habitant loin et a accueilli quelque 850 élèves tous enfant de chouhada, en leur dispensant une formation primaire. Par la suite, ils ont été orientés vers le cycle normal de l’éducation collégienne et lycéenne. Le centre fut fermé en 1973 pour devenir un collège de filles.
Un projet d’association est en train de mûrir, ainsi que le vœu d’un endroit symbolique de pèlerinage au sein du site actuellement occupé par des gens en détresse d’habitat. Beaucoup d’anciens élèves avouent avoir le cœur serré à la vue du centre livré à lui-même.
M. A.