A toi l’artiste si discret

Partager

l Rafik, l’ami, le compagnon discret. L’artiste si fragile qui savait distinguer dans la simplicité des choses leur grandeur.

Ta modestie n’a d’égal que ta disponibilité à rendre service aux autres. Grand diseur tu ne l’étais point, grand faiseur tu le reste. Ton parcours est une suite de mélodies dédiées à toutes celles et à tous ceux qui savent aimer, c’est-à-dire vivre. La première est un bouquet de rêves intitulés “Lybica”. “Lybica” c’est ton histoire, la nôtre, la seconde, “Taghiwant-Infos” est notre refus d’être “exilés du présent”, juste après “Macahu des enfants racontent”, marque notre acharnement à ne pas être “déboutés de l’avenir”.Ton clavier tissait des bijoux, les bijoux tissaient l’amour pour nos cœurs. L’amour que l’on porte pour son prochain, son village, sa région, son pays. L’amour qui se suffit à lui-même.Tu as mis la machine au service du premier journal municipal de l’Algérie indépendante et du premier recueil d’histoires imaginé, écrites et illustrées par nos “plumes en herbe”. Ainsi tu as su mettre l’instrument moderne au service de notre culture ancestrale.

Rafik, il nous est douloureux et la douleur est intense de parler de toi au passé, toi qui avait le regard tourné vers l’avenir.

Tu nous manques déjà terriblement, tu manques à l’Assemblée populaire communale, tu manques à Taghiwant-Infos, tu manques à toute la population d’Ath Yanni, en un mot tu manques aux tiens. Cependant, nous nous interdisons de livrer ton souvenir au désespoir car tu nous a appris à faire de la vie un “hymne à l’espoir”. Nous voilà aujourd’hui, tristes de t’avoir perdu, fiers de t’avoir connu, recueillis sur la colline qui t’a vu naître et grandir, qui a vu naître et disparaître tant de poètes dans l’âme. Rafik, merci de nous avoir appris à vivre humblement et dignement, merci de nous montrer de quoi sont capables “les fleurons de l’Algérie”, merci de nous avoir appris à aimer, tout simplement. Repose en paix, l’artiste si discret, l’Algérie profonde saura faire de ton rêve et de celui de tes semblables l’instrument de sa libération.

B. T.

Partager