Le combat d’un père

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Le petit Abdelkrim risque de ne jamais entendre ses parents l’appeler affectueusement : “Karim rentre à la maison, tu vas prendre froid !”. Et plus grave encore, il ne pourrait s’émerveiller de l’écho que sa petite voix produirait par monts et vallées !

En effet, le petit A. Karim, âgé d’à peine 5 ans, est atteint d’une surdité profonde bilatérale définitive qui a pour conséquence son mutisme. Le professeur Djenaoui du CHU Mustapha-Bacha qui a diagnostiqué la maladie a conclu en la nécessité de la mise en place d’un implant cochéiaire.

L’intervention délicate se ferait à l’hôpital Mustapha d’Alger et coûterait la somme de deux cents millions de centimes car les implants sont importés de France. Selon son père que nous avons rencontré, un paquet de lettres à la main, l’intervention devrait être effectuée avant six ans pour une réussite totale et pour surtout ne pas entraver la scolarité de son fils.

Il nous a raconté son histoire en commençant par la naissance heureuse de son fils, mais juste après, il a été victime une crise cardiaque et des signes inquiétants ont commencé à apparaître, l’enfant ne parlant plus et n’entendant plus sa mère !

“De médecins aux hôpitaux en passant par les spécialistes, depuis quatre ans, nous n’avons ménagé aucun effort ni aucune économie pour le soigner. Jusqu’à ce que le verdict de l’intervention tombe comme un couperet. La somme de deux cents millions de centimes est difficile, voire impossible à rassembler par nos propres moyens”, nous a-t-il relaté.

C’est un homme désespéré, désemparé devant les difficultés insurmontables que nous avons abordé : “Heureusement que les associations “Assirem” et “Tagmats” des Aït M’hend Oumoussa ont bien voulu parrainer l’opération de collecte des fonds auprès de donateurs généreux de la région”, nous a-t-il confié d’un air désolé. Les entreprises privées et publiques ont été contactées. Les unes ont déjà répondu, les autres tardent à se manifester.

Pour se consacrer entièrement à la maladie de son fils, Mourad Hammouche a même été obligé de quitter son travail. Il nous dira encore : “Jusqu’à présent, le tiers de la somme a été collecté, le temps presse, même notre communauté en France a été conviée pour la contribution. Mais à ce jour, les promesses de dons n’ont pas été concrétisées”, il estime que la presse reste son dernier recours pour briser la surdité et le mutisme des pouvoirs publics et des autorités sanitaires.

N. Touati

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