“Mon objectif est de faire connaître de Claude Vinci”

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Toutefois, son dévouement et son abnégation, à aller aussi loin que possible dans le domaine, ne s’arrêtent aucunement à ce stade. Et pour cause, cet artiste, enseignant de son état, vient de signer son 2ème produit intitule Au “non” de Vinci. Il s’agit d’un film qui relate l’itinéraire d’un rappelé qui a déserté l’armée française en 1956 pour aider la cause algérienne. Dans cet entretien, Menad nous parle de son produit comme il évoque également ses projets.

La dépêche de Kabylie : Peut-on connaître brièvement votre parcours dans le domaine du cinéma ?

ll Menad M’Barek : Mes premiers pas dans le domaine remontent aux débuts de la décennie en cours avec la réalisation de mon premier produit sur les évènements de Kabylie. Ce film a été d’ailleurs, même diffusé par BRTV. Mais, je ne voulais pas m’arrêter à ce stade seulement car, je compte bien sûr m’investir davantage, me perfectionner et me professionnaliser dans le cinéma qui m’est devenu pour moi une passion. J’ai eu le plaisir de côtoyer les gens du cinéma et comme je suis un homme du théâtre, comédien, le passage du quatrième au septième art na été facile étant donné que je suis également un féru de la littérature. J’ai eu même l’occasion de prendre part aux épreuves du prix Goncourt en France. En somme, mon objectif, c’est de lancer une école de cinéma.

Mon deuxième film, Au “non” de Vinci, vient ainsi comme un signe avant-coureur pour un travail de longue haleine.

Justement, comment avez-vous eu l’idée de réaliser ce film ?

ll L’initiative a germé en 2004, quand j’ai participé à un atelier sur l’histoire d’Algérie, en France, où j’ai rencontré des membres de l’Association des anciens combattants et victimes de guerre, dont Claude Vinci, qui fait partie de cette organisation. Pendant les débats, j’ai été vraiment fasciné par le parcours de ce personnage partagé avec des hommes qui ont donné leur vie pour que cette Algérie soit, aujourd’hui, libérée des griffes du colonialisme. C’est un parcours très singulier.

Depuis, j’ai eu l’idée de réaliser ce film sur Vinci. Je lui ai proposé mon projet. Il a, d’ailleurs du coup accepté. Puis, j’ai pris les choses en main pour entamer le travail en Algérie.

Pouvez-vous nous parler des étapes de réalisation de ce produit ?

ll De prime abord, tout a commencé en marge du prix Goncourt en France quand j’ai sollicité le cinéaliste français Samul Nissim qui m’a donné son accord pour s’occuper du volet images. D’ailleurs, six mois plus tard seulement, en mars 2005, il se mettra à l’œuvre. En juin de la même année, j’ai réalisé des entretiens avec Claude Vinci, et ce avant de compléter le travail avec Hocine Redjala qui a fait le déplacement aux portes du fer, d’El Bibane (Bordj Bou Arréridj).

Il a également réalisé un entretien avec Ali Haroune. Après le travail de montage, toujours sous la coupe de Hocine Rédjala, nous avons procédé ensuite à l’habillage musical et au travail artistique. C’est pour cela que j’ai fait appel à des musiciens pour l’adaptation de déserteur avec la voix de Si Mouh et de Amel Laïche. S’agissant du commentaire, le texte a été confié à Mohamed Haouchine, journaliste, pour la lecture. Par ailleurs, pour ce qui est du contenu, le film relate l’itinéraire d’un rappelé, Claude Vinci, qui a déserté l’armée française le 08 août suite à une opération de représailles menée sur les hauteurs de la basse Kabylie vers les portes de fer.

Ses convictions de militant intérnationaliste le poussèrent à travailler pour la cause algérienne en rejoignant la Fédération de France du FLN. Il est d’une durée de 51 minutes, format du CAM, et réalisé en version française.

Avez-vous déjà organisé des projections de votre film pour le public ?

ll Oui, effectivement, nous avons déjà organisé des projections de ce film notamment a Tizi-Ouzou. La première a eu lieu le 8 août dernier à la salle de l’Association “Amusnaw” (mediatéque). La seconde fois, c’était à l’occasion de la célébration des évènements du 17 Octobre.

Il a été projeté à la Maison de la culture, Mouloud-Mammeri. Sincèrement, j’étais très heureux de la façon dont il a été reçu par l’assistance qui lui a accordé une attention particulière.

S’agissant des moyens, avez-vous reçu des aides dans le cadre de la réalisation de votre projet ?

ll Des subventions, je n’ai rien reçu, hormis une modeste aide du HCA. D’ailleurs, le caméraman, Hocine Redjala, je ne l’ai pas payé.

La politique de subvention de l’audiovisuel dans notre pays n’encourage pas ce genre de réalisation.

Quel est le rôle de la ligue des arts dramatiques et cinématographiques de la wilaya de Tizi Ouzou dans la réalisation de ce film?

ll Comme je suis secrétaire général de la ligue des arts dramatiques et cinématographique, j’ai tenu à ce que ce travail soit fait sous l’égide de cette structure qui oeuvre pour la promotion du cinéma et du théâtre dans la région.

Avez-vous prévu d’autres projections en dehors de la wilaya de Tizi-Ouzou ?

ll Eventuellement, il y a le HCA qui programme, Ces jours-ci, une projection de mon film à la Bibliothèque nationale d’El Hamma à Alger. Il y a aussi le CCF, Centre culturel français, qui compte le programmer à travers ses centres dans les différentes régions du pays.

Maintenant, la réalisation du film “Au “non” de Vinci” étant terminée, quels sont vous projets ?

ll J’aimerais bien qu’il y ait une chaîne de télévision qui nous sollicite car mon objectif est de faire connaître le personnage de Claude Vinci à l’ensemble des Algériens et des Français pour apporter d’autres éléments ayant jalonné notre histoire. Moi, je suis en train de combattre la mémoire sélective, encore pire : l’amnistie.

Pour moi, je me considère redevable envers Claude Vinci qui a aimé ce pays, l’Algérie, que je considère, pour ma part, être le sien. D’ailleurs, le vœu le plus cher de Claude Vinci est de venir chanter en Algérie mais je ne comprends pas pourquoi on ne lui a pas accordé le visa. Pour ma part, Claude Vinci, qui a eu en 1980 la reconnaissance par le ministère des Moudjahidine comme moudjahed devrait être un citoyen d’honneur pour cette Algérie libre et Indépendante.

Pour ce qui est de mes projets, moi, étant un féru de l’histoire, mes projets visent à faire découvrir à la fois des personnalités historiques qui ont toujours habité mon imaginaire et qui ont nourri mon romantisme révolutionnaire. Cela dit, j’aimerais bien, dans un proche avenir, essayé d’acquérir petit à petit une expérience dans la fiction.

Un dernier mot pour conclure cet entretien

ll Je reprend l’expression de Claude Vinci pour qui l’utopie n’est pas quelque chose d’irréalisable mais quelque chose qu’on n’a pas encore réalisé. Donc, cette Algérie libre et démocratique qu’on a dans nos cœurs est à réaliser.

Entretien réalisé par A. H.

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