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Jonathan Littel préfère la solitude

L’écrivain Jonathan Littell, prix Goncourt 2006 pour Les Bienveillantes, a adressé à son éditeur Antoine Gallimard un message dans lequel il exprime son « grand respect pour les jurés » et explique pourquoi il n’a pas souhaité être présent lundi à Paris lors de l’attribution du prix.

« J’apprends que l’Académie Goncourt vient de décerner son Prix à mon livre Les Bienveillantes. C’est un grand honneur, et j’y suis très sensible, comme j’ai été sensible à l’attribution du Grand prix du roman de l’Académie française, il y a quinze jours », écrit Littell dans ce texte daté de Barcelone, dont l’AFP a obtenu une copie.

« Comme vous le savez, j’ai travaillé à ce livre durant de nombreuses années dans un isolement et un silence qui sont pour moi une condition fondamentale de travail et même d’existence. Je ne veux pas les rompre maintenant, ce qui explique que je ne sois pas aujourd’hui parmi vous », poursuit-il.

« Je ne voudrais pas que ma position suscite le malentendu. J’ai le plus grand respect pour les jurés de l’Académie Goncourt et de l’Académie française », note-t-il : « Je sais la valeur qu’ils attachent à la littérature, et je sais comment cette valeur et l’espace qu’elle définit nous sont communs même si, au sein de cet espace, chacun suit son approche et sa pensée dans toute sa singularité, singularités qui, mises en commun, font justement la littérature ».

« C’est pourquoi je pense qu’ils seront sensibles à ma position de retrait qui fait partie intégrante de mon idée et de mon sentiment de la littérature, idée et sentiment qui ont rendu possible l’écriture de ce livre qu’ils ont primé, et sans lesquels il aurait été impensable ».

La presse américaine salue le Goncourt 2007

La presse américaine a salué lundi le premier Américain à gagner le prix Goncourt en rendant hommage à l’écrivain Jonathan Littell, prix Goncourt 2006 pour Les Bienveillantes.

« Jonathan Littell, écrivain né à New York, dont le roman écrit en français sur un officier SS criminel et dégénéré a fait sensation lors de la rentrée littéraire en France, est devenu le premier Américain à gagner le plus prestigieux des prix littéraires de France, le prix Goncourt », écrit le New York Times dans son édition parue mardi. Le quotidien new-yorkais rappelle que des écrivains comme Marcel Proust, André Malraux, Simone de Beauvoir et Marguerite Duras — tous des écrivains appréciés aux Etats-Unis — ont également été lauréats du Goncourt. Le Washington Post et d’autres quotidiens évoquent également la récompense attribuée à Jonathan Littell alors que le livre n’a pas encore été traduit en anglais. Les Bienveillantes devraitêtre publié aux Etats-Unis sous le titre « The Kindly Ones » par la maison d’édition HarperCollins.

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