Les islamistes armés se réorganisent

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Le GSPC continue dans sa logique meurtrière en s’attaquant à une patrouille de l’ANP, avant-hier, dans la région de Lakhdaria, faisant sept morts parmi les militaires. Cette région relevant de la wilaya de Bouira et située à l’Est de la wilaya de Boumerdes semble poser des problèmes sérieux aux services de sécurité qui n’arrivent pas à la maîtriser. En s’attaquant aux éléments de l’ANP dans la région, cette organisation islamiste armée est en phase de démontrer sa vivacité, ainsi que sa capacité de frappe, afin de contrarier ceux qui insistent sur un bilan plutôt positif de l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Un bilan estimé, pour rappel, d’encourageant par Zerhouni, qui avait annoncé l’élimination de 800 terroristes depuis le referendum sur la Charte. Les opérations de ratissage dans la Kabylie se multiplient sans venir pour autant à anéantir les islamistes armés, qui ont élu domicile dans cette région depuis la scission du GIA provoqué par Hassen Hattab. Le périmètre allant de Boumerdes vers le massif du Djurjura, en passant par Bouira ne cesse de connaître des actes terroristes, devenant plus meurtriers depuis le retour de Kebir qui ambitionne de créer un parti islamiste dépouillé des « Chouyoukhs », qui affichent leur refus de l’offre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.

Rien que pour le mois de Ramadhan, pas moins de 32 personnes ont payé la frais de ce regain d’activités terroristes.

Le GSPC tente de revenir aux attentats terroristes ciblés, en signant l’assassinat du président de l’APW de Tizi Ouzou, et en recourant aux attentats à l’explosif, dont les deux attaques récents de commissariats à Reghaia et Dérgana, dans la périphérie immédiate de la capitale, donnent un avant goût des desseins de cette organisation, qualifiée dans le discours officiel d’irréductible, qui cherche à recréer le climat de psychose imposé par le GIA dans les villes dans les années quatre vingt dix.

Les velléités de cette organisation terroriste de reprendre l’action dans les villes se confirment, avec l’élimination d’un Emir dans le quartier de Madiouni d’Oran. Les terroristes de « Houmates Daâwa Salafia » qui ont pratiquement perdu la bataille du contrôle des maquis de l’Ouest veulent réactiver leurs réseaux à l’intérieur des villes, en prêtant allégeance au GSPC de l’Emir Abou Mossaâb Abdelouadoud.

L’âge et la date d’incorporation des terroristes au sein des groupes armés récemment abattus par les services de sécurité, prouvent une fois encore que les anciens terroristes qui ont adhéré tôt à l’entreprise destructrice initiée par les organisations d’intégristes armés, demeurent en nombre suffisant pour encadrer les nouvelles recrues. C’est le cas du terroriste abattu récemment dans la localité d’El-Aouana dans la région de Jijel, qui, il faut le rappeler dépassait les 40 ans et ayant rejoint le maquis en 1994. C’est le même cas de l’Emir abattu il y’a trois jours à Oran.

Ceci explique aussi, les actes terroristes perpétrés durant ces dix derniers jours, dans la région de Boumerdes et Ain Defla. Les embuscades ayant ciblées les patrouilles de l’ANP, signent le recours du GSPC aux attentats dans les maquis, pour marquer son territoire et sa présence sur le terrain. Déjà, Ain Defla a renoué la semaine passée avec les attentats terroristes, en déplorant la mort de sept militaires lors d’une embuscade tendue par un groupe de terroristes de l’organisation de Salim El Abassi qui continue à écumer le massif du Ouarsenis.

Cet attentat fait suite à une autre embuscade tendue, selon toute vraisemblance, par le même groupe à des gardes communaux dans la région de Meliana, relevant de la même wilaya, faisant 7 morts vers la fin du mois de Ramadhan passé. Un autre militaire a été également tué prés de Médéa avant-hier, au moment où deux jeunes du service national ont échappé à une mort certaine, prés des Beni-Menaceur dans la wilaya de Tipaza. Cette activité du GSPC, même circonscrite au centre du pays, avec des apparitions sporadiques à l’Est notamment à Skikda et Jijel, laisse croire que cette organisation criminelle s’est suffisamment réorganisée pour causer des pertes parmi les unités de l’ANP chargée de lutte anti-terroriste et menacer de recréer un climat de psychose dans la périphérie de la capitale.

Hadj Bouziane

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