Le bilan « positif » présenté par le premier responsable du développement rural, Rachid Benaïssa, lors de son passage à l’ENTV, n’a pas convaincu les agriculteurs ni le mouvement associatif et encore moins les chercheurs venus à la rencontre des responsables dénoncer l’état des espaces ruraux qui ne cesse de se dégrader vu les taux de la pauvreté et du chômage qui vont crescendo et l’exode rural qu’on ne peut arrêter.Echec d’une politique de développement rural ou absence d’une volonté réelle de son application ? Le constat d’un chercheur dans le domaine est édifiant : « Le développement rural passe d’abord par le développement des voies de communication. Et, il se trouve que le réseau est complètement handicapé. » L’on constate du coup que pour ce qui est de l’application de la politique du développement rural engagée depuis 2000, l’Etat a placé la charrue avant les bœufs ! On a omis de former les agents locaux chargés de diffuser l’information dans ces milieux. « Le premier acte de cette politique pour créer une dynamique auprès de la population est l’acte d’informer et le second est l’acte de former », approuve le ministre pour qui la mise en œuvre d’un programme nécessite beaucoup de moyens en l’occurrence des ressources humaines qualifiées ainsi que des formateurs professionnels. Les lourdeurs administratives relevées dans les directions agricoles dans le milieu rural ont affecté réellement l’avancée des projets lancés dans différents dispositifs, à savoir l’Ansej, le PNDRA, le microcrédit, etc. Il assurera ainsi qu’aujourd’hui dans le cadre du programme engagé pour le prochain quinquennat (2005-2009) qui a consenti quelque 2,5 milliards de dollars de fonds publics, son ministère a entamé la formation dans le domaine avec près de 5000 cadres, et ce, en collaboration étroite des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et la Formation professionnelle. « La formation se poursuivra tout au long du processus de la stratégie du développement rural », a-t-il dit. Il soulignera de plus que le développement rural ne serait pas conçu comme un seul complément de l’activité agricole avec infrastructures de base, transformation des produits agricoles et commercialisation, mais comme plutôt une dynamique ouverte aux activités agricoles et non agricoles, lesquelles qui font toute la richesse des zones rurales. Car « la nouvelle Stratégie de développement rural durable (SDRD) est basée sur les idées fortes de participation et de décentralisation ». Elle est aussi une approche multidimensionnelle et intégrée qui intéresse un grand nombre d’acteurs agissant dans une démarche partenariale, a-t-il expliqué.Par ailleurs, des chiffres reluisants réalisés durant l’exercice 2004, selon le département ministériel, et ce, à travers la mise en œuvre du programme du développement rural durable lorsque l’on apprend que 6% est le taux de croissance dans le domaine agricole, 45000 familles rurales intégrées, 600 000 postes d’emploi créés, 24 000 logements distribués, plus de 2000 km de routes réalisées et 3 millions d’hectares de terres agricoles protégées. S’ajoute à cela pour la même période un investissement global de tous les secteurs d’activité dans les milieux ruraux estimé à 145 milliards de dinars ainsi qu’un investissement bancaire de l’ordre de 500 millions de dollars.
Sabrina Bouras