« L e fonds d’investissement en capital risque Maghrebinvest cible, dans une première phase de ses activités en Algérie, 150 PME privées algériennes qui pourraient souhaiter l’introduction de ce fonds comme co-actionnaire », a indiqué le senior-manager de cette société financière, Mehdi Gharbi, lors d’une rencontre avec la presse dans son siège à Alger.
En effet, Maghrebinvest est un fonds d’investissement non résidant créé en Algérie par la société tunisienne Tunisinvest, présente en Tunisie et au Maroc ainsi que dans 5 pays de l’Afrique subsaharienne. Il est financé par des capitaux d’investisseurs institutionnels internationaux, à l’instar de la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), Banque européenne d’investissement (BEI), Société financière néerlandaise de développement (FMO), Fonds d’investissement suisse pour les marchés émergents (Sifem), Société d’investissement belge pour les pays en développement (BIO), CDC entreprises (Groupe caisses de dépôt, France), Société de promotion et de participation pour la coopération économique (Proparco, groupe agence française de développement) et Averroès finance. Les PME sélectionnées sont, selon son représentant, celles activant dans les secteurs dont les produits sont considérés à grande consommation et disposant d’un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Son mode de fonctionnement est-il comme les autres banques, qui financent une entreprise à travers l’octroi de crédits ? Mehdi Gharbi répondra par ceci : « les fonds d’investissement mobilisent leurs financements à travers l’achat d’un volume d’actions de l’entreprise qui accepte de céder une partie de son capital pour développer ses activités ». Cependant, la durée de cet actionnariat n’est pas définitif mais limitée dans le temps à l’issue duquel les actions peuvent être rétrocédées au propriétaire de l’entreprise ou vendues à un partenaire. Le gain qu’un fonds d’investissement soutirerait de son activité est qu’il pourrait sortir du capital de la PME en cédant ses actions à un prix supérieur au montant initial grâce à la plus-value générée par l’essor qu’aurait enregistré l’entreprise, et ce, sans compter les dividendes qu’il aurait engrangés durant les années de son actionnariat dans la PME. Pour ce qui est des formes d’intervention lors de la prise de participation dans les PME dans notre pays, M. Gharbi a indiqué qu’ « il s’agit de financer les projets innovants dans les secteurs industriel, des transports, des technologies de l’information et des services ou d’accompagner les entreprises dans la mise en oeuvre de leurs projets de croissance en finançant l’augmentation des capacités de leur production et même leur développement international (exportations) ». Et d’indiquer qu’ »il peut également intervenir dans la reprise d’entreprises dans les cas de cession d’activités devenues marginales des grands groupes industriels et la participation dans des opérations de privatisation (capital transmission) ». Le senior-manager, a tenu à préciser que Maghrebinvest, hormis l’argent que son institution peut ramener à l’entreprise, fera bénéficier celle-ci d’une valeur ajoutée à travers notamment les conseils en management et en stratégie mais sans interférence dans la gestion courante de la PME où elle sera co-actionnaire.
Pour ce qui concerne le niveau des financements qu’il peut mobiliser à travers l’achat des actions d’une entreprise où il envisage d’être actionnaire, M. Gharbi a indiqué que la fourchette variera entre 3 et 7 millions d’euros mais mobilisables sur plusieurs tours de financement.
Quant à la durée de l’actionnariat de ce fonds dans une entreprise, elle varie entre 5 et 7 années à l’issue de laquelle il cède la partie du capital qu’il détient.
Pour rappel, une conférence de presse se tiendra demain, à l’hôtel El Aurassi, par Maghrebinvest.
Salah Ben
