A Aomar et à défaut de chambres froides, pour éviter les avaries des marchandises sensibles aux chaleurs sévissant en été, l’agriculteur était contraint de procéder aux moyens utilisés par les anciens, avant l’apparition du matériel frigorifique. Ce moyen archaïque consiste à creuser de grandes fosses à proximité de plants de roseaux poussant sur un sol humide pas trop exposé au soleil. Jusqu’à un passé récent, ces moyens de conservation de la pomme de terre n’influaient pas sur la qualité du produit stocké, l’insecticide avec lequel on saupoudrait le féculent avant son enfouissement dans la fosse, n’était pas dangereux. Le produit phytosanitaire s’appliquait en surface de la couche de pomme de terre étalée sur du foin dans le “grand trou”.
L’ndisponibilité de cette poudre utilisée dans l’opération de stockage, l’entrée sur le marché d’autres produits “dits équivalents”, contraignent le fellah à en faire usage pour sauver sa récolte.
Ainsi, le producteur prépare un traitement à base de malathion dilué dans l’eau, dans laquelle il baigne toute la quantité à stocker, de façon à toucher toute la partie du plant. N’étant pas informé sur les conséquences que peut provoquer l’utilisation d’un tel insecticide, le paysan dégage même à partir de ce stock, une partie pour ses besoins personnels.
Il existe le malathion 25°, le 50° et le 75°, ce dernier est utilisé dans l’élimination des criquets pèlerins. On ne peut pas se tromper sur une marchandise traitée à base de ce liquide toxique, il dégage une odeur de gazoil persistante.
C’est un produit très dangereux pour la santé, outre-mer, beaucoup de cancéreux ont reconnu avoir manipulé ce liquide.
A. Chérif