Cette visite officielle est jugée “exceptionnelle’’ de par le fait qu’elle coïncide avec la pré-campagne des présidentielles françaises. Le ministre français évoquera plusieurs points, à savoir le soutien que le socialiste François Holland avait sollicité, lors de sa visite ainsi que la levée des contraintes que connait actuellement l’irritante question des visas, évoquée récemment par Sarkozy, lui-même.
Durant sa visite, le président de l’UMP et candidat potentiel du moment au palais de l’Elysée, s’exprimera sur un certain nombre de questions, relatives à l’actualité entre les deux pays respectifs, à savoir la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine et la coopération d’exception entre les deux pays. Il s’agit donc, et selon l’AFP, de la levée de la mesure discriminatoire que l’Union européenne a imposé aux ressortissants algériens et demandeurs de visa. Une décision dénoncée par les hautes sphères algériennes et considérée comme une humiliation à l’encontre du peuple algérien d’après les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. C’est une visite également, au cours de laquelle, le ministre de l’Intérieur français devrait annoncer des nouvelles mesures, facilitant l’octroi des visas aux Algériens. Donc, c’est aujourd’hui que Sarkozy, annoncerait que les Algériens bénéficieront du même traitement que celui réservé aux Tunisiens et Marocains. C’est-à-dire qu’ils peuvent avoir des réponses à leurs demandes de visa dans un délai d’une semaine au lieu d’un mois. Est-ce en levant la procédure de consultation des pays de l’espace Schengen imposée à l’Algérie durant les années 90, en raison de la situation sécuritaire, que le candidat aux présidentielles en avril prochain, tentera d’effacer l’échec de la visite du ministre des Affaires étrangères du gouvernement de de Villepin. La question demeure légitime, eu regard au contentieux dans les relations des deux parties, compliquées par l’attitude de la Droite lors de l’adoption de la loi décriée du 23 février. Il faut dire que Sarkozy compte mettre les bouchées doubles pour débroussailler la situation, en programmant une autre visite du premier argentier de France en Algérie et en organisant une rencontre du patronat en France afin de booster les investissements de l’Hexagone en Algérie.
Sur ce volet, il convient de rappeler que les récentes déclarations du Président de la Chambre de commerce et d’industrie de France en Algérie ne sont pas fortuites, dans la mesure où il a étalé les performances des entreprises françaises en Algérie. En effet, Michel de Caffarelli avance le chiffre de quelques 300 entreprises françaises installées en Algérie depuis début 2006. « Ces entreprises ont créé pas moins de 6 000 emplois en Algérie », a-t-il indiqué.
Lors de sa récente sortie médiatique, réservée exclusivement à sa visite en Algérie, Sarkozy a évité la question du traité d’amitié, pour ne pas remettre sur le tapis les questions qui fâchent qui ont jeté une ombre sur les relations entre les deux pays, préférant aborder les sujets relatifs à la coopération. Il faut rappeler à ce sujet que la France est le premier fournisseur de l’Algérie et son 4e client, avec un volume d’échanges de plus de 7,2 milliards de dollars en 2005.
Sarkozy sera reçu par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères, avec lesquels, il aura des entretiens sur plusieurs questions d’actualité.
Ziyad Demouche et H.B.
