«Venez investir à Tizi Ouzou»

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El Hocine Mazouz, wali de Tizi Ouzou, a présidé, hier, une journée d’information sur l’investissement en présence d’une centaine d’entrepreneurs locaux et d’ailleurs, pour «susciter l’engouement des entreprises à investir dans la wilaya de Tizi Ouzou.» Cette rencontre, improvisée par le chef de l’exécutif, vise en premier lieu à manifester «la disponibilité des pouvoirs publics à aider les entreprises sur le terrain», vu la plus grande réticence des opérateurs économiques privés à se lancer dans les divers chantiers d’investissement dans cette wilaya.

L’administration locale compte, par le biais de cette manifestation, drainer le maximum d’opérateurs économiques intervenant dans les réalisations d’infrastructures publiques. Cela s’est illustré par le profil commun de l’ensemble des présents qui affichaient des cartes de visite en entrepreneurs en BTPH (bâtiment, travaux publics et hydrauliques), agents et ingénieurs en études techniques mais aussi, grâce au grand «show des cahiers des charges», organisé dans le hall qui donne sur la salle des conférences.

Un show aux allures d’un S.O.S

Le choix porté sur le profil des opérateurs économiques pour assister à cette journée d’information n’est pas fortuit. Le volume de financement réservé aux secteurs du BTPH s’élève à plus de 50 milliards de dinars, dont le secteur de l’urbanisme se taille la part du lion avec près de 16 milliards de dinars.

Il est suivi par le secteur de l’enseignement supérieur, les routes, jeunesse et sport, sans le projet du nouveau stade qui doit coûter 10 milliards de dinars, éducation et formation, infrastructures socio-culturelles, locaux à usage professionnel, et enfin les infrastructures administratives. Le secteur de l’agriculture, forêts, hydraulique et environnement est doté de plus de trois milliards de dinars. Quant aux PCD (projets communaux de développement), ils ont bénéficié de trois milliards.

Même si certains entrepreneurs se sont bousculés pour retirer les cahiers des charges relatifs aux différents projets d’infrastructures publiques proposés à la criée, leur geste est plutôt motivé par deux raisons : la gratuité de ces documents et «profiter de la facilitation qui s’y présente évitant ainsi de se perdre dans les couloirs de l’administration et de se heurter aux sauts d’humeur des fonctionnaires», nous a-t-on confié.

Les entrepreneurs, qui ne se sont pas laissés impressionner par les chiffres, ont néanmoins manifesté le sentiment d’être considérés, enfin, en tant qu’acteurs à part entière dans la concrétisation du programme de développement de leur wilaya. 80% d’opérateurs ayant pris part à cette manifestation sont des locaux, mais qui ont été rarement conviés à jouer leur rôle de faiseurs de développement. Les stands du «show» ont été animés par les représentants de la DLEP (direction du logement et des équipements publics), de la DAL (direction de l’administration locale) et ceux de la DUC (direction de l’urbanisme et de la construction) qui étaient là pour étaler leurs projets respectifs qui manquent d’acquéreur. Six projets sont en souffrance au niveau de la DLEP, cinq autres au niveau de la DUC et trois au niveau de la DAL. Tous ont été relancés sous forme de consultation après avoir été déclarés infructueux pour diverses raisons.

C’est ce genre de saute d’humeur, entraînant dès lors des blocages au niveau de l’administration, que le wali de Tizi Ouzou, El Hocine Mazouz, faut-il le dire, veut combattre.

Son action, loin d’être une sinécure, butte sur un comportement qui a réussi à s’installer en véritable règle au sein de l’administration qu’il gère : bureaucratie, lacunes, passe-droits, etc.

Un wali qui, depuis son installation à la tête de l’exécutif de Tizi Ouzou, le 15 mars dernier, ne cesse d’appeler à dénoncer ce genre de comportements. «Il existe des lacunes au niveau de l’administration, c’est vrai, mais il faut aussi apprendre à dénoncer ce genre de pratiques qui bloquent» la bonne marche du programme de développement, a-t-il dit à l’adresse des entrepreneurs présents à la salle des conférences.

Et comme pour exprimer son incapacité à tout surveiller de lui-même, M.Mazouz précise que «parfois un petit fonctionnaire peut bloquer un projet d’investissement sans qu’on le sache.»

M.A.T.

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