Mettre en place une véritable stratégie de mobilisation des ressources en eau

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Les doléances et les préoccupations des associations de quartiers à travers les populations qu’elles représentent doivent être écoutées et prises en charge en tant que telles. Les autorités concernées doivent également prendre conscience du problème du manque d’eau dans notre pays d’une façon générale et dans la région de Kherrata en particulier, c’est en ce sens qu’a eu lieu cette rencontre initiée par le chef de daïra, en présence des membres du comité technique, à laquelle a été convié le mouvement associatif, permettant de l’associer à l’étude de la mise en place d’une véritable stratégie de mobilisation des ressources en eau par une politique d’utilisation rationnelle et planifiée, afin de satisfaire les besoins des populations des communes de la daïra de Kherrata à court, moyen et long terme, aussi bien pour la consommation humaine, qu’à des fins agricoles. Dans ce cadre, la nécessité de l’apport des potentialités d’une partie du barrage d’Ighil Emda de Kherrata devient une solution incontournable pour régler définitivement les déficits chroniques que connaît et connaîtra la région.

Cette rencontre unique en son genre consacrée à l’eau, qui a eu lieu au siège de la mairie, samedi 11 novembre a été l’occasion pour le représentant de l’Etat au niveau local d’exposer à l’assistance la situation qui prévaut dans les communes de Kherrata et de Draâ El Caïd, en matière d’alimentation en eau potable des populations, des efforts déployés dans ce secteur par les réalisations de projets au profit de ces communes au titre des plans communaux de développement depuis l’année 2001 à 2006, dont le nombre d’opérations attribuées et achevées sont en faveur du chef-lieu de daïra et 25 pour la commune de Draâ El Caïd, tout en mettant en exergue des insuffisances dans la couverture de l’ensemble des localités, dues aux manques des ressources hydriques, aussi bien superficielles que souterraines, raisons pour lesquelles le recours à la réalisation de forages, constitue la seule solution offrant des possibilités d’assurer une disponibilité en eau potable, du fait que la région de Kherrata est adaptable à ce genre d’ouvrages, tels sont les principaux axes soulignés par le chef de daïra dans son intervention.

Et de conclure qu’il est apparu primordial d’organiser la gestion de l’eau à l’échelle de son milieu naturel, à savoir le bassin hydrographique ou un ensemble de bassins, d’autant plus qu’il est admis aujourd’hui qu’on ne peut dissocier les eaux superficielles des eaux souterraines, comme on ne peut dissocier qualité et quantité des eaux.

Donc, poursuit-il, une unicité dans la révision, la mobilisation, la gestion, l’utilisation et la préservation ne peuvent être envisagées avant que toutes ces initiatives et les actions en direction de cet élément stratégique soient nécessairement intégrées aux données existantes dans une approche globale et dans l’intérêt collectif, ceci dans le but de permettre à cette ressource d’assurer ses fonctions sociales et économiques essentiellement par l’instauration d’outils de planification en matière d’utilisation des ressources en eau.

Dans son intervention, le subdivisionnaire de l’hydraulique a présenté l’état des lieux de son secteur au niveau des communes de la daïra.

A cet effet, il a fait connaître que la commune de Kherrata, chef-lieu de daïra, est composés de cinq zones. Celle du centre de la ville et de sa périphérie desservie à partir de trois points d’eau (Lansar, Azazga, Tala Ougnaniou I et II) tout en soulignant que la majorité de ce réseau est dans un état de vieillissement avancé et est sujet à des pertes permanentes, dont le taux de déperdition dépasse les 40%, en particulier au centre-ville, dans les cités de Laouadas, 75-Logements, Tala Ouderadji, et “Carrière” ce qui nécessite des opérations de rénovation.

La zone des localités de Aït Laâziz Ahamam, Beni Meraï alimentée par les sources Lanasser, Aïn Rim, M’siziara, R’ha Ouali qui disposent de réseaux souffrant de malfaçons dans la réalisation, de vieillissement des conduites, de piquages, de raccordement illicites et anarchiques et surtout de paresse, du débit des sources en période de sécheresse.

Celle de Djermouna qui, mis à part les localités de Boukerdjouh et de Boughezrine dépourvues de réseaux et de Bridma alimentée en eau potable à partir des ressources locales, tous les centres de cette zone sont assurés par la source de Tala Oughnim I, située à Maïda dans la commune de Draâ El Caïd, un réseau qui souffre également du même état de vieillissement, l’adduction en eau potable a été réalisé en 1972, ainsi que le sous-dimensionnement des conduites de distribution et la faiblesse des ressources en période d’été.

En ce qui concerne la zone de Kalaoun, seule la localité de Merouaha dispose d’un réseau d’alimentation en eau potable, les autres centres sont desservis à partir du forage de Aïn D’heb, réalisé dans le cadre des projets d’AEP pour huit douars de la commune de Kherrata, dont les travaux sont en cours, le renforcement du réseau de Merouaha étant également compris dans ce cadre.

Enfin, la zone de Manchar composée des douars de Bouchastioua, Sebouka et Manchar qui est alimentée par la source de Sidi-Boubekeur située sur le territoire de la commune de Oued Berd wilaya de Sétif, mais d’un débit trop faible pour répondre aux besoins des populations.

Pour ses raisons, la mobilisation des ressources locales pour la satisfaction de la consommation de cette zone est en cours, dans le cadre des plans communaux de développement : programme 2006, néanmoins selon ce responsable, les besoins des différents horizons exigent la réussite de la mobilisation d’autres potentialités en eau, le déficit est à court terme et le réseau est atteint d’incrustation, de plus il est sous-dimensionné.

D’une manière générale, les solutions et perspectives en matière d’alimentation en eau potable de la commune de Kherrata nécessitent, voire exigent la rénovation des réseaux de distribution, d’adductions et des équipements à même d’assurer une meilleure distribution en eau des populations.

Quant à l’examen des besoins aux horizons 2006-2030, le débit en ressources disponibles actuellement fait ressortir un déficit de 0,167 m3/an, à combler par un apport supplémentaire en eau potable à mobiliser.

A défaut des disponibilités apparentes en superficie, l’approvisionnement des populations de la commune de Kherrata par forages est incontestablement la solution la plus indiquée.

De ce fait, des forages de reconnaissance à Oued Berd (Sebouka) Tikerbass et Boukerdjouh et aussi un prélèvement à partir du barrage d’Ighil Emda de Kherrata demeurent les alternatives ultimes pour les programmes d’alimentation en eau potable de la ville de Kherrata et ses environs.

En ce qui concerne la situation qui prévaut au niveau de la commune de Draâ El Caïd, selon le subdivisionnaire de l’hydraulique, elle est classée en trois zones distinctes. La première est composée de centres où il existe des réseaux opérationnels regroupent une dizaine de localités.

Cependant, seuls les centres de Adjioun, Lahraïch et Ouled Abdenbi qui disposent de réseaux neufs et de ressources suffisantes (à court terme) connaissent actuellement une satisfaction en matière d’alimentation en eau potable.

Les autres sont confrontés à la faiblesse de la ressource mobilisée et au tarissement. La deuxième catégorie comprend les centres disposant de réseaux non fonctionnels faute de ressources en eau potable suffisantes qui sont au nombre de cinq localités. Enfin, la dernière en est totalement dépourvue avec ses six douars par cause de l’indisponibilités de ce liquide vital, à l’exception de la localité de Zaâbla.

En dépit des insuffisances en eau que connaît la commune de Draâ El Caïd, des efforts se font par les autorités locales concernées pour assurer la meilleure couverture possible des besoins des populations. C’est ainsi qu’un important projet a été retenu au profit de la localité de Dra-Dra au titre du programme PSD de l’année 2005, qui connaîtra le début de son exécution incessamment, l’alimentation en eau potable s’effectuera à partir d’un forage réalisé au lieu-dit “Dar Ghanem” dans la commune de Aïn Roua, wilaya de Sétif, opération susceptible de faire l’objet d’une extension vers Berzakh, chef-lieu de Draâ El Caïd.

Néanmoins, pour pallier ces déficits à long terme, au niveau de communes de cette daïra, en plus de la formule la plus appropriée c’est de recourir aux réalisations de forages, mais et surtout de recourir au transfert d’une partie de l’eau du barrage de Kherrata.

Les représentants des associations de quartiers présents à cette rencontre, ont accueilli avec satisfaction et écouté avec beaucoup d’intérêts les sujets développés sur un secteur aussi important que l’eau, leurs interventions ont été d’une façon générale, axées sur les déficits en eau potable constatés dans la couverture des besoins de certaines localités de leurs communes respectives, l’état des canalisations de longues distances se trouvant à l’air libre, menacés par les effets de l’érosion, les piquages illicites, et les branchements anarchiques, des faits qui influent défavorablement sur une distribution et une utilisation rationnelle et équitable de l’eau potable. Les associations de quartiers demanderont que des mesures urgentes soient prises pour remédier à cette situation et de parer aux gaspillages et déperditions qui nuisent au consommateur.

Slimane Zidane

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