Cours complémentaires, activité lucrative

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Avec la reprise des classes, c’est de nouveau la reprise des cours complémentaires. Tous les enseignants ne s’adonnent pas à cette activité mais beaucoup ont tendance à le faire : c’est que la pratique est très lucrative et que si elle est menée rondement, elle peut doubler, voire tripler le salaire de l’enseignant.

A raison de 800 à 1200 dinars, de dix à quinze élèves par groupe et de trois à ou six groupes par section, on peut se faire plusieurs millions de centimes par mois, des millions qui ne sont pas bien sûr soumis à l’impôt !. Jusqu’à ces dernières années, seuls les élèves des classes d’examens (brevet et bac) prenaient des cours de soutien, aujourd’hui, c’est tout le monde qui en fait, y compris dans les écoliers.

C’est que les parents, s’étant rendu compte de la faiblesse du niveau scolaire dans les établissements publics, tentent, par ce moyen de faire remonter la pente à leurs enfants. Les enseignants qui échouent dans les classes à faire le travail pour lequel on les emploie, promettent de réussir quand on les paye grassement. Immoral ?

“C’est la loi du profit !’’ répondent ceux qui s’adonnent à ce commerce lucratif, oubliant que ce ne sont pas des marchandises qu’ils manipulent mais des enfants

Quant aux parents, souvent de condition modeste, ils se saignent aux quatre veines pour donner à leur enfants une chance supplémentaire de réussir. Il n’ y a pas de doute que c’est la faillite de l’enseignement qui encourage ce type d’activités : les enfants qui semblent ‘’s’accrocher’’ dans les classes privées, l’auraient fait dans les classes publiques si les méthodes pédagogiques étaient plus efficaces, les classes moins chargées…et les enseignants mieux payés !

S. Aït Larba

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