Cinq ans de prison pour les auteurs d’attentats à la pudeur

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La victime âgée de 16 ans au moment des faits est une collégienne d’Aokas. Quant aux accusés qui sont au nombre de 5, le procureur général, après avoir rappelé avec précision les accusations qui pèsent sur chacun d’eux, prononce les peines requises : pour H.M. et H. B. 15 ans de prison, pour S. F. 7 ans, pour H. A. et K. B., 5 ans. Après délibération, le juge retient 5 ans de prison ferme pour chacun des deux premiers accusés, 1 an pour le troisième et acquitte les deux derniers.

En plus des peines d’emprisonnement, H. M., H. B. et S. F. sont aussi condamnés à verser chacun 30 000 DA au père de la victime au titre de dommages et intérêts. Les faits qui sont deux crimes d’attentat à la pudeur, qui se sont déroulés dans la ville balnéaire de Tichy en deux jours successifs les 13 et 14 avril 2006 dans deux maisons appartenant à des émigrés et dont les acteurs du premier jour ne connaissent pas ceux du deuxième jour, ont la particularité d’être commis sur la même victime, la jeune collégienne d’Aokas. Tout a commencé le matin du 13 avril 2006 où l’accusé a rencontré aux abords d’un CEM, vers 8h30, la jeune fille A. B. qui sera plus tard la victime. Bien qu’il ne la connaissait pas encore, elle lui aurait déclaré qu’elle n’avait pas où aller, que sa mère était une prostituée, que sa famille n’était pas sa vraie famille, que sa vraie mère l’avait abandonnée à l’hôpital au moment de sa naissance. H. M. l’avait alors prise en pitié et après avoir fait un crochet par Souk-El-Tenine, il l’a emmenée dans la maison d’un émigré qu’il gardait à Tichy, maison où ils seront rejoints en fin de journée par K. B. vers 10 h du soir, selon les dires de H. M., tout le monde s’est mis au lit, H. M. et K. B. dans une chambre et A. B., la jeune fille dans une autre chambre. A. B. serait partie tôt le matin avant que ne se réveillent les deux garçons sans que personne ne l’ait touchée. Mais la version de la victime est tout autre.

Elle soutient qu’entre elle et l’accusé, il y a eu une relation qui a duré trois mois environ avant d’être rompue, que le 13 avril H. M. est revenu à elle pour des réconciliations et que pendant la nuit du 13 au 14 avril, il était venu dans la chambre où elle dormait, qu’il l’a, moitié de force, moitié consentante, sodomisée et que le lendemain, il lui avait donné 200 DA pour qu’elle aille chez la coiffeuse. Quant au deuxième garçon présent dans la maison, la victime reconnaît qu’il ne l’avait pas touchée, il a seulement apporté de la nourriture et de la bière. Quant à l’histoire de la deuxième équipe d’accusés, H. B., S. F. et H. A., elle prend le relais des événements, c’est-à-dire qu’elle commence le 14 avril vers 9h00 du matin lorsque S. F., 34 ans, rencontre la jeune fille, A. B. entre deux bars à Tichy. L’état troublé de A. B. attire l’attention de S. F. Elle lui raconte la même histoire que celle dont elle a grugé H. M., la veille à Aokas. S. F. lui propose de l’emmener chez lui, une villa d’un émigré dont il assure les finitions, pour qu’elle se repose. Elle accepte, il lui offre un jus, elle s’endort jusqu’au soir. Dans la journée, il reçoit un coup de téléphone des amis de Sétif qui devaient visiter un local commercial à Tichy. Il les invite à passer la nuit chez lui. Ils arrivent vers 9h00 du soir. Après présentation de la jeune fille qui s’est réveillée entre-temps, les invités se rendent dans une boîte de nuit de la ville où ils se sont amusés jusqu’à 4h00 du matin. A leur retour dans la villa, chacun est allé dormir dans sa chambre, sans que personne ne s’approche de la fille. H. B. reconnaît seulement qu’elle s’est jetée sur lui et qu’elle l’a embrassé. Appelée à la barre pour confrontation, la victime déclare que S. F. lui a promis que les amis qui vont arriver de Sétif vont l’emmener à l’étranger où prendront fin tous ses problèmes. Elle a ajouté que H. B. est venu dans sa chambre et qu’il l’a sodomisée à deux reprises dans la nuit. Les cinq avocats de la défense ont surtout mis en exergue les certificats médicaux établis, l’un le 15 avril par un médecin généraliste et l’autre le 22 avril par un médecin légiste qui à aucun moment n’ont fait état de blessures à l’anus ou de déchirure de l’hymen. A la fin de leur plaidoirie, les défenseurs ont demandé l’acquittement pur et simple pour les 5 clients.

B. Mouhoub

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