Benhadj et Soltani, même combat

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Le revirement de l’actuel SG du vieux parti, dans sa position relative au retour des ex-activistes du parti dissous à l’activité politique officielle, qui s’apparente dans les faits à une mise en conformité de l’attitude du chef de l’Exécutif avec les dispositions de la charte pour la paix, explique en partie la levée des boucliers constatée récemment au sein des islamistes, qui se relaient pour remettre sur le tapis la question de la réconciliation nationale, qui ne peut être effective, selon leur opinion, que par la réhabilitation de l’ex-parti intégriste dissous.

Le ton a été donné par Boudjerra Soltani, qui a tenté de dédouaner l’ex-Fis de ses crimes, en faisant un parallèle entre la formation criminelle de Abbassi Madani et « la rébellion » du FFS de 1963. Il s’est interrogé, lors de l’entretien qu’il a accordé à un confrère de la presse nationale, sur les motifs qui ont poussé le pouvoir à ne pas avoir la même attitude avec le FIS, que celle qu’il affiche avec le FFS. Le responsable du HMS est allé jusqu’à paraphraser le discours prononcé par Bouteflika à Chlef, lors de la campagne pour le réferendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, lorsqu’il a évoqué une réconciliation nationale par étapes et par doses. « On a proposé des solutions au président de la République, pour une quatrième dose pour la réussite de la réconciliation nationale ».

Ces déclarations du ministre d’Etat sans portefeuille, Boudjerra Soltani, font suite à d’autres propos du leader du HMS, qui à l’occasion d’une activité partisane à Zeralda, a tenté de dédouaner le GSPC des derniers attentats à l’explosif enregistrés dans la périphérie d’Alger. Pour lui, il existe une relation entre ces attentats et le dossier lié à la corruption. Une manière d’ancrer l’attitude qui tend à faire un parallèle entre les actes terroristes et ce qui est appelé  » Mafia politico-financière « .

Prenant le relais, l’ex-numéro 2 du parti intégriste dissous est revenu sur les colonnes du quotidien français Le Figaro, en tentant à la fois de dédouaner El-Quaïda et le GSPC de leurs crimes. Quand Ali Benhadj parle de réactions contre les pays musulmans qui collaborent avec l’Occident, il justifie à la fois le terrorisme international, qui a été érigé comme alibi à l’intervention militaire des Etats-Unis dans plusieurs pays, et jette aussi l’opprobre sur les mouvements de résistance. Benhadj n’ a pas omis de tirer à boulets rouges sur Kebir et Mezrag, auxquels il dénie le droit de parler au nom du parti dissous, relançant ainsi la guerre de légitimité au sein de l’ex-Fis. L’ex-numéro 2 du parti dissous qui a appelé à l’assassinat des deux diplomates algériens en Irak, continue à fustiger la Charte pour la paix, tout en déplorant le fait « qu’il ne bénéficie pas de ces largesses ». Benhadj qui continue à refuser d’appeler les terroristes à déposer leurs armes, n’exclut pas le recours du GSPC à des actes terroristes en France, tout comme il exprime sa préférence pour l’activité politique pacifique. Ainsi, Belkhadem, qui s’est retrouvé dans une situation inconfortable, où il devait réconcilier entre sa position partisane influencée par le contrat de Rome, dont il a été l’un des partenaires les plus en vue, et sa position de Chef du gouvernement qui doit vieller à l’application de la loi, dont celles issues de la Charte consacrée par un plébiscite populaire, vient de larguer ses alliés. C’est ce qui explique les récentes sorties médiatiques de Soltani et celles plus prononcées de Benhadj.

Hadj Bouziane

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