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“L’insécurité est un mal national”

C’est en présence de presque tous les élus à l’APW, toutes tendances de l’alliance que le P/APW a déclaré d’emblée, agir dans ses nouvelles responsabilités dans la logique de la continuité laissée par feu Rabah Aïssat. Tacitement, cet aveu est une cinglante riposte au RCD qui ne cesse de villipender, l’alliance qualifiée de tous les sobriquets et accusée de panne d’imagination et d’immobilisme. M. Kecili considère que le groupe, à l’APW, hormis les élus du RCD, est bien soudé et que la cohésion n’est nullement entamée comme le laisse entendre certains. N’empêche, le P/APW se montre plus souple et perméable, en suggérant de travailler avec tous les partis, y compris le chantre de l’opposition minoritaire, en dépit toute somme normale. Des divergences qui peuvent exister. La continuité, selon le P/APW, est une nécessité politique pour répondre aux exigences de la population. Enchaînant que la région accuse un immense retard de développement à tous les niveaux et ce n’est pas le moment pour déssaisir les hommes sur lesquels ils planchent. Il dira que les priorités de son assemblée, dans un premier temps, consistent à veiller à la réalisation des programmes inscrits à l’actif de la région, sur ce volet le P/APW semble être en phase avec la déclaration du wali qui se fixe la date du 31 décembre 2006 pour relancer tous les projets à l’arrêt ou en mal de démarrage.

Les énormes carences en matière de réalisation exigent d’impliquer des universitaires et des économistes afin d’insuffler une dynamique de construction, illustrant cela par la non-concrétisation de l’opération du logement en raison de l’absence d’assiette foncière, alors que le créneau en question enregistre un énorme déficit et de s’interroger pourquoi les entrepreneurs boudent la wilaya de Tizi Ouzou. Le conférencier estime que l’élu a la responsabilité de bâtir des actions au service de la population, une façon sans le dire, de critiquer les codes communal et wilayal, qui réservent un champ restreint à la manœuvre de l’élu. Le volet qui a le plus chauffé le débat et suscité une politisation du discours, n’est autre que l’insécurité.

A ce titre, le conférencier a fait valoir l’approche retenue par son parti le FFS, qui consiste à dire que le mal est national et que la violence physique qui se pratique dans la région, n’est qu’un segment de l’insécurité. M. Kecili, aborde la chose de façon plus subtile, soutenant qu’avec un diplôme, un poste d’emploi, un salaire, le citoyen baigne dans l’insécurité. Expédiant de facto une question incisive sur le retour de la gendarmerie, en renvoyant la décision de son retour aux pouvoirs et prérogatives du wali, citant même un décret stipulant cela. Une façon pour le conférencier de décharger l’élu d’une telle responsabilité.

Affirmant sans ambages que sa vision sur le sujet est réductrice il considère que la violence physique n’est pas une fatalité, dès lors qu’elle est la résultante d’un cumul de difficultés sociales, qui ne peuvent se régler que par la mise en branle de mécanismes économiques, il ira jusqu’à dire qu’il faut la paix, pas seulement la sécurité.

Le P/APW de Tizi Ouzou s’est montré soucieux des conditions difficiles dans lesquelles se battent les citoyens à tous les niveaux, raison pour laquelle il interviendra pour améliorer la situation des enseignants, des étudiants, les secteurs sanitaires. Il a exhorté les journalistes à se rapprocher des élus aux fins de lancer une maison de la presse à Tizi Ouzou. M. Kecili a, lors de son point de presse, excellé plus dans les considérations politiques que sur les questions de développement, nœud gordien du statu quo de la région. Le conférencier n’a pas ménagé ni l’administration ni les instances gouvernantes, auxquelles est imputé la responsabilité de l’immobilisme et de la régression qui frappe la région. Revenu sur son élection, M. Kecili fait une lecture arithmétique de l’alliance qui lui a permis d’occuper le poste de P/APW. Il n’entend pas de ce fait à une alliance politique négociée, les élus des autres partis FLN, PT, RND n’ont jamais été démarchés pour porter ce dévolu sur le candidat FFS, a-t-il laissé entendre.

Là aussi, M. Kecili dément formellement l’approche faite par le RCD, selon les états majors se sont concertés pour appuyer le FFS. En tout état de cause, M. Kecili est déterminé à travailler ces dix mois restants à la mandature, dans un esprit rassembleur, constructif et non sectaire, au profit des intérêts de la région, a-t-il laissé entendre.

Khaled Zahem

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