(1e partie)
Amachahou rebbi ats iselhouAts ighzif anechth ousarou.(Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).Se sortir d’une affaire dans laquelle on s’est empêtré n’est souvent pas chose aisée. Voici la ruse employée par Si Mh’amed, (dénomination familière du chacal) pour se sortir presque indemne d’une affaire qui aurait pu lui coûter la vie, d’après ce conte du terroir.Au commencement du monde, les animaux avaient le don de la parole et communiquaient entre eux.Toutes les espèces avaient leur langage propre et avaient un langage commun sorte de langue inter-espèces.C’est à cette époque farouche que le lion grâce à sa férocité et à sa combativité fut proclamé roi des animaux (ag’ellid igharsiouène negh n-elmal).Mais ce titre gagné de haute lutte est jalousé par beaucoup d’autres qui ne voient pas d’une bon œil l’hégémonie du fauve.Etre roi signifie des avantages exorbitants et des pouvoirs immenses. Beaucoup d’opposants rêvent de lui faire la peau. Mais une fois intronisé, le lion devient difficile d’accès. Il est super protégé. Parmi les opposants il y a le chacal, (Si Mh’amed) pour les intimes.Si Mh’amed ne porte pas dans son cœur la gent féline. Il déteste tous les lions de la création. Il y a de quoi. Tous les lions grands ou petits devenus par la force des choses membres de la famille royale méprisent et dévorent toutes les autres espèces, sans craindre le moindre châtiment.C’est l’ordre établi. Tous les lions sont là pour le faire respecter. Gare aux égarés.Un jour, dans la forêt, un lion qui poursuivait une gazelle saute sur elle pour l’attraper. Il rate son coup et tombe sur des épines d’acacias (lalbane) bien blanches, bien sèches et bien acérées. Elles se fichent dans ses pattes. Il commence à gémir de douleurs. Entendant ces gémissements, le chacal qui passait par là, vient s’enquérir de ce qui était arrivé. Voyant le lion avec les épines dans les pattes, il se dit que le moment est arrivé de se venger et de se moquer bien comme il faut d’un membre de la famille régnante.
Benrejdal Lounes (A suivre)
