Plus grave encore, on nous a rapporté que dans un même établissement, des élèves d’un même niveau (des classes de 1ère AM) auraient un volume horaire de français différent.
Il ne s’agit pas d’une école privée mais bien d’un CEM dépendant du ministère de l’Education. Pourtant ces séances que l’on semble négliger, ont toujours fait partie de l’ancien programme de l’école fondamentale. La répartition pédagogique des CEM en prévoyait une par semaine et par classe.
Libre alors au professeur de l’utiliser, soit comme cours de soutien aux élèves qui ont des lacunes, soit pour aider ceux qui s’absentent durant la semaine. Signalons que les cours de rattrapage ne concernent que les mathématiques, l’arabe et le français. Au fil des années les professeurs de ces matières ont remis en cause ces séances qui, d’après eux, n’atteignaient pas toujours l’objectif qui leur était assigné au départ.
Sans programme précis, elles étaient devenues une corvée pour les élèves qui les assimilaient à des heures de “consigne”, une punition en somme. D’autres les refusaient, partant du principe qu’elles n’étaient destinées qu’aux “mauvais élèves”. D’ailleurs, les heures de rattrapage sont celles auxquelles l’administration accordait peu d’importance et qu’elle plaçait de ce fait n’importe où sur l’emploi du temps “pour ne pas perturber les entrées et les sorties des classes”, nous dit-on.
Avec l’avènement de la réforme, les quatre niveaux se retrouvent avec cinq heures de cours par semaine, ce qui fait une heure de moins que dans le cycle fondamental, sans allusion au rattrapage. La déduction est toute simple pour certains. L’heure incriminée est celle dont personne ne veut, même si on ne le dit pas ouvertement. Certains établissements (CEM) continuent tout de même à prendre en considération cette séance comme sixième heure dans l’horaire hebdomadaire que doit assurer le professeur dans chaque classe.
Pour en savoir plus, nous avons pris contact avec un directeur d’établissement auquel nous avons demandé de nous éclairer sur la question. Reconnaissant qu’il y a une mauvaise interprétation des textes par certains, il nous informe que tous les collèges viennent d’être destinataires d’un “rappel” émanant du directeur de l’Education de Tizi Ouzou. Celui-ci invite les responsables d’établissements à appliquer les horaires officiels et à tenir compte de la séance de rattrapage, comme sixième heure pour les matières concernées. Voilà qui met fin à toute polémique. En effet, dans les établissements qui se sont conformés aux instructions officielles, les enseignants se sentant lésés avaient commencé à remettre en cause leurs emplois du temps, arguant du fait que leurs collègues des autres CEM assuraient des horaires moins chargés.
Quant à la question de savoir comment amener les enfants à tirer profit de ces séances et qui en faire bénéficier, les réunions pédagogiques sont le meilleur endroit pour en débattre.
Nacer B
