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Le Getty refuse de donner à l’Italie deux œuvres d’art qu’elle réclame

La direction du prestigieux établissement culturel a indiqué qu’il rendrait aux Italiens 26 pièces au terme d’un accord signé en juin dernier, mais que deux oeuvres, une statue de déesse et un bronze représentant une victoire, ne feraient pas partie du lot.

Dans une lettre envoyée lundi au ministre italien de la Culture Francesco Rutelli, le directeur du musée Getty Michael Brand a dit être « très triste » de ne pas être parvenu à un accord à ce sujet. « Si je suis totalement engagé à faire en sorte que le musée J. Paul Getty remplisse toutes ses obligations internationales, je dois aussi préserver et protéger la collection du musée Getty et respecter les lois régissant les fondations (culturelles) en Californie », a déclaré M. Brand dans un communiqué.

« Cela veut dire que je ne peux pas rendre des objets, comme la statue de la victoire, sur laquelle l’Italie n’a de son propre aveu aucun droit, ou des objets pour lesquels les preuves (…) sont insuffisantes », a ajouté M. Brand.

Il y a un an s’était ouvert à Rome le procès de l’ancienne responsable des antiquités du musée, Marion True, accusée « d’association de malfaiteurs » destinée au « recel d’oeuvres d’art ». Elle a nié ces accusations. L’établissement avait affirmé ne pas avoir acheté sciemment des objets pillés, tout en admettant que 82 de ses pièces étaient d’origine douteuse.

En octobre, M. Rutelli avait haussé le ton face au Getty, assurant que les négociations avec le musée étaient « insatisfaisantes » et que Rome ne signerait pas « d’accord inacceptable ».

Le Getty est également engagé dans des négociations ardues avec la Grèce. Mardi, des sources judiciaire et policière grecques ont annoncé que la justice avait ouvert une enquête visant notamment Mme True pour le vol d’une couronne funéraire hellénistique en or réclamée par Athènes au Getty, au côté d’un buste en marbre de Koré (jeune fille).

L’ex-conservatrice fait par ailleurs l’objet d’une autre enquête en Grèce après la découverte en avril dans une villa lui appartenant sur l’île de Paros, dans les Cyclades, de 29 oeuvres antiques non déclarées. Aucune poursuite judiciaire n’a toutefois encore été déclenchée à son encontre dans ce dossier.

Fin octobre, le musée, branche de la fondation Getty, l’une des plus riches au monde, avait annoncé l’adoption d’une nouvelle politique dans ses achats d’oeuvres d’art, après la mise en évidence de pièces suspectes dans ses collections.

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