Les ailes brisées (1981)

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Vois ce que les jours nous ont réservés ! Si je m’étais bien conduit à ton égard, Aujourd’hui, je ne serais pas resté seul. Mon cœur par le péché est aveuglé et par les peines démembré. Dans le désert, je me suis brisé les ailes.

Les vautours se sont attaqués à ton sort ;

Personne ne les y a plantés ;

Ils t’ont dépecé en plein jour.

Si tu avais heureuse fortune,

Tu ressemblerais à tes congénères :

Tes ramures porteraient ombrage.

Mieux eût valu ne pas te rencontrer. Si l’on ne s’était pas donné parole, Je me serais bien résigné. Ton ciel se charge lourdement, Et un fleuve de soucis te lapide par le souvenir.

Moi je suis de fer et ton péché est l’aimant.

La fougue me fait attirer ;

Elle ne cherche que moi.

Aujourd’hui, tu as un enfant ; grand bien te fasse !

Moi, comme un oiseau,

Partout on m’a tendu des pièges.

Sur mon cœur j’ai placé une pierre ;

Présentez vos condoléances : il est mort.

J’ai laissé mon cœur livré aux algues qui le rongent. Et me disais que la jeunesse est encore à vivre. Ores qu’il est pour moi trop tard, Traîné dans les crues, Mes flancs copieusement souillés, Je plonge dans le giron de la tourmente.

Fût-ce en payant rançon,

Je ne saurais sauver mon âme. Aveuglément j’ai écouté les ennemis, Mes problèmes se sont enchevêtrés, Et ma voix s’est perdue dans un puits. Ma voix s’est perdue dans un puits, Personne ne pourra m’entendre si je crie.

Sur mon cœur j’ai placé une pierre ;

Présentez vos condoléances : il est mort.

Traduction :

Amar Naït Messaoud

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