Le tourisme en Algérie, un secteur qui a besoin de beaucoup de bonne volonté, d’investissements, de projets structurants et de temps pour redorer son blason et prendre un réel élan afin de rattraper les pays voisins, très loin devant et de faire valoir les potentialités que recèle notre pays.
Ce n’est qu’à travers des décisions radicales et de nouveaux textes de loi qui régiraient le secteur d’une manière plus rationnelle, pour mettre un peu d’ordre dans un domaine longtemps relégué au second plan et souvent plongé dans une anarchie totale, qu’un sursaut d’orgueil de notre tourisme serait possible.
Invité samedi soir, lors de son passage au forum de l’ENTV, à faire un état des lieux du secteur du tourisme en Algérie et d’exposer le plan de développement qu’a entrepris le gouvernement pour donner un nouvel essor à ce secteur générateur de richesses et créateur d’emplois, le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa, s’est longuement étalé sur la stratégie décennale adoptée par le gouvernement le 29 mars dernier pour la promotion du tourisme.
Ce programme qui s’étend sur plusieurs années est axé, rappellera le ministre, sur l’encouragement à l’investissement et l’amélioration des infrastructures d’accueil et de la qualité de service, la révision du système d’enseignement et de formation aux métiers du tourisme et bien sûr la modernisation de la politique communicationnelle qui fait défaut actuellement dans notre stratégie de promotion du tourisme.
Vers la conception d’un plan de promotion du tourisme algérien
Sur ce dernier point justement, le ministre révélera que l’Algérie accuse un grand retard en matière de communication et de promotion bien qu’elle en ait le plus grand besoin, surtout lorsque l’on sait que notre tourisme sort d’une situation désastreuse qui lui a donné un sérieux coup après la crise financière des années 80 et la décennie noire qui a mis tout le pays sous embargo. En ce sens, Noureddine Moussa affirmera que le lancement de campagnes de publicité et de promotion des opportunités touristiques algériennes dans le monde et la participation de l’Algérie aux salons et manifestations internationales pour la faire connaître sont les opérations entreprises à court terme par les responsables du secteur.
Il ajoutera que maintenant que l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a procédé au classement des thèmes de référence et l’établissement d’un cahier des charges, un appel d’offres international sera lancé pour la conception d’une stratégie promotionnelle du secteur du tourisme en Algérie. Toujours sur ce volet, l’hôte de l’ENTV précisera que toutes ces démarches devraient être accompagnées d’actions concrètes sur le terrain, sinon elles seraient indubitablement vouées à l’échec. Il est bien entendu question de formation et de perfectionnement du personnel hôtelier afin d’améliorer la qualité de service, d’adapter les infrastructures d’hébergement et de restauration au standings internationaux et d’organiser l’activité des agences de voyages et pour une meilleure prise en charge des visiteurs de l’Algérie et une tarification acceptable et négociée avec les opérateurs du transport aérien à travers le système des charters.
Il y a un vif un intérêt pour les métiers du tourisme et l’hôtellerie
Tout en reconnaissant le manque d’écoles de formation dans le domaine hôtelier et touristique, le représentant du gouvernement affirme toutefois que « les métiers du tourisme attirent beaucoup nos jeunes et les trois écoles existantes actuellement sont très loin de répondre aux demandes des jeunes voulant s’initier à ces formations et aux besoins du marché de l’emploi ». Il citera l’exemple de l’Ecole supérieure du tourisme située à l’hôtel El Aurassi qui a une capacité d’accueil de 300 étudiants, soit moins de 20% des bacheliers qui se présentent au concours d’admission et annoncera qu’un réseau de formation est en train de se tisser avec le département de l’Enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Il renchérira que les travaux de création d’une école supérieure à Tipaza seront entamés durant le 1er semestre 2007 et qu’actuellement 20 annexes et 22 écoles privées dispensent des formations dans les métiers de restauration et d’hôtellerie.
« On recevra dans les prochaines semaines le dossier de IAMAR »
Sur un autre chapitre inhérent aux projets du secteur et leur évolution ainsi que les opportunités d’investissement, le ministre du Tourisme répliquera que les projets existent mais ils nécessitent du temps pour une meilleure évaluation, analyse et étude de leur faisabilité et rentabilité dans le cadre d’un développement durable. Il expliquera qu’en ce moment, une quarantaine de projets sont inscrits et attendent que les groupes d’investisseurs se manifestent et que 300 autres projets de 30.000 lits et dont le taux d’achèvement des travaux est de 56% sont en voie de réalisation par les investisseurs nationaux.
Le ministre évaluera également l’évolution de quelques dossiers d’envergure qui ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. Concernant le projet du village touristique de 20000 lits à Tipaza et confié au groupe Sidar, M.Moussa dira qu’une fois le projet approuvé par le Conseil national des investissements en avril 2005, le travail de terrain fut entamé et les analyses de terrain seront prochainement finalisées pour amorcer la réalisation. Quant au groupe saoudien IAMAR Algérie de Mohamed El Abar, le ministre notera que les études sont en cours et que dans les prochaines semaines, son département recevra les plans de réalisation pour études et approbation.
La classification des hôtels et leur réaménagement ont été également abordés par le ministre du Tourisme qui a souligné qu’un délai d’une année qui arrivera à son terme à la fin de ce mois a été accordé aux gestionnaires des hôtels pour se conformer aux normes internationales en mettant à leur disposition la possibilité de signer des contrats de prêts avec le CPA et le Fonds de garantie pour mener à bien ces opérations. Dépassé ce délai, ses services procéderont à la fermeture de tout établissement en infraction evec la réglementation et dans ce cadre, 103 hôtels sont suspendus par les commissions mixtes de wilayas.
Noureddine Moussa terminera sur une note d’espoir en affirmant que l’Algérie est en voie de gagner sa place dans la sphère touristique mondiale et que notre pays qui est un musée à ciel ouvert attire de plus en plus de touristes, notamment dans le Sud du pays en destination duquel sont organisés quatre voyages par semaine pour le tourisme culturel et d’exploration et le tourisme d’affaires.
H.Hayet
