Trois ans et demi après le terrible séisme du 21 mai 2003, qui a ravagé le centre du pays et plus particulièrement la wilaya de Boumerdes, les stigmates de la catastrophe demeurent omniprésentes dans la ville de Dellys. En effet, malgré les indemnisations et les travaux de reconstruction et restauration qui ont été entrepris depuis, de nombreux édifices dans le centre-ville et en bordure de la rue principale appartenant à la fameuse vieille ville, ou la Casbah ottomane, menacent aujourd’hui de s’effondrer à la moindre secousse tellurique.
Les immeubles en question, le plus souvent en R+1 et inhabités, sont construits en petits galets mélangés à de l’argile qui s’effrite au contact de la pluie. Ces vieilles maisons présentent un danger réel pour les commerces alentours et les passants qui grouillent à longueur de journée. Aussi, pour éviter une hécatombe toute annoncée, leur restauration s’avère plus que jamais, une urgence.
Pour rappel, la vieille ville qui s’étale sur une quinzaine d’hectares, des deux côtés de la RN 24, avait bénéficié de l’attention particulière de l’Unesco durant l’année 2004. L’organisation mondiale a manifesté un grand intérêt pour sa sauvegarde. Abondant dans le même sens, le wali de Boumerdes avait alors interdit toute nouvelle construction sur le site et a entrepris de reloger ailleurs les habitants autochtones dont les maisonnées ont été ébranlées par le séisme. Une mission d’évaluation préliminaire du gigantesque travail de restauration a été confiée à un groupe d’architectes algériens qui devaient entamer son travail avec le début de l’année passée. Leur tâche était de relever avec précision l’étendue des dégâts et de préconiser un plan de restauration adéquat pour le soumettre à l’organisation culturelle mondiale qui prendra en charge le financement de l’opération.
Des mois se sont écoulés et le travail de restauration n’a toujours pas commencé. Pire encore, le site a même subi d’affreux traitements depuis. Aujourd’hui de nombreuses constructions qui portent le cachet architectural ottoman d’une valeur historique et patrimonial inestimable sont en voie de disparition au grand malheur des Dellysiens et dans l’indifférence affichée des autorités locales, régionales, nationales et mondiales. Un vrai gâchis !
G.M.