L’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) est revenue encore une fois à la charge, hier, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel El Aurassi, à Alger, dans le but d’alerter les autorités du pays sur l’ambivalence de la politique du gouvernement, concernant l’avenir de l’industrie pharmaceutique en Algérie. Lors de son intervention, Ammar Ziad, président de l’UNOP a affirmé que son organisation a toujours privilégié le dialogue, en déplorant, en fait, que celui-ci n’a jamais existé. Selon lui, les autorités ont décidé d’une ouverture totale du marché sans aucune concertation « Ces mesures unilatérales ne font qu’accroîtrent les inquiétudes des producteurs nationaux », dira-t-il et d’ajouter que « toutes les demandes d’audiences n’ont jamais été satisfaites ». Intervenant sur les nombreuses contraintes dont l’UNOP a fait l’objet, le vice président de la même organisation a tenu à rappeler qu’aucune mesure incitative pour encourager la production nationale n’a été prise par les pouvoirs publics jusqu’à 2002, excepté la liste des 128 produits élaboré en 2004 et réservé à la production, toutefois annulée sans aucune concertation avec les investisseurs, selon l’intervenant. Celui-ci a décortiqué les entraves véhiculées par le cahier des charges de juin 2005 « Une des clauses stipule la levée de l’obligation d’investir et une ouverture totale du marché sans contrepartie », a-t-il expliqué. De l’avis du conférencier, les professionnels de l’industrie pharmaceutique n’ont reçu aucune mesure d’encouragement ou de soutien. Une situation qui risque de mettre en danger l’avenir de ses investissements et les emplois crées. Le SG de l’UNOP a relevé, plus loin, les lenteurs excessives dans les procédures d’enregistrements des produits fabriqués localement. Une autre problématique et pas des moindre qui est « l’absence de règles régissant la fixation des prix sortie usine des produits qui sont localement fabriqués » a-t-il indiqué Par ailleurs, l’UNOP demande sur le chapitre de ses revendications, la mise en place d’un cadre de concertation permanent, l’application et surtout la cohérence des textes règlementaires. L’UNOP exige également le respect des engagements pris par les autorités concernées, à savoir la relance du » contrat de développement » et estime que l’adhésion à l’OMC sans période rogatoire est synonyme de d’une mise en danger de l’industrie pharmaceutique. Ne voulant pas verser dans la polémique, M.Ziad a marqué, encore une fois, son désaccord, en estimant être » scandalisé « , par rapport aux déclarations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou au sujet de la fiabilité des produits pharmaceutiques fabriqués en Algérie. Pour mémoire, l’Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie est composé de 30 adhérents et détient 75 % du marché national avec un investissement de l’ordre de 50 milliards de DA. Elle assure environ12 000 postes d’emplois directs. L’UNOP prévoit d’organier un séminaire le 27 et 28 janvier prochain autour de la problématique de l’accord de Algérie avec l’Organisation mondiale du commerce et ses impacts sur le devenir de l’industrie pharmaceutique dans notre pays.
Hocine Lamriben
