Trois élus de l’APC de Mizrana ont adressé récemment un rapport au wali de Tizi Ouzou, lui demandant de suspendre de ses fonctions le maire de cette commune. Cette requête est venue suite à l’agression physique que ce P/APC aurait commise contre L. S., 1er vice-président de ladite APC. Selon les rédacteurs de ce rapport, dont une copie a été transmise à notre bureau de Tizi Ouzou, “pour la victime, le médecin a prescrit 45 jours d’incapacité de travail suite à la grave blessure qui lui a été causée, une fracture au niveau de la jambe”.
D’ailleurs, jusqu’à présent, le vice-président est toujours en période de convalescence nous a-t-on informé. Selon ces mêmes élus, la victime après maintes hésitations a fini par déposer plainte auprès du tribunal de Tigzirt. Dans le rapport, ils dénoncent : “Le P/APC n’en est pas à sa première, puisqu’un autre fonctionnaire de l’APC a auparavant fait les frais de son comportement extrêmement violent au vu et au su de l’ensemble du personnel”.
Pour rappel, l’APC de Mizrana est composée de sept sièges. Lors des dernières élections municipales, le RCD a réussi pour la première fois dans l’histoire à remporter une majorité avec trois sièges. Pour gérer l’APC et après un long épisode d’intrigues, il a fini par s’allier avec un élu du FLN en lui cédant le poste de 2e vice-président.
Le hic est que la bagarre, ou bien l’agression, a eu lieu entre deux élus issus du même parti, à savoir le RCD. Lorsque notre journal a rapporté l’information (voir édition du 30 octobre 2006), en se basant sur une déclaration d’un groupe d’élus, l’APC a démenti l’information. Elle a qualifié cette information de bobard, en déclarant qu’il s’agissait d’une histoire inventée. A cette période évidemment, l’information en dépit d’être le secret de Polichinelle, n’avait pas de base juridique, du fait que la victime n’avait pas encore déposé plainte. A cette période, il y eu plusieurs interventions du bureau régional et d’autres cadres de ce parti qui ont tenté, en vain, de jouer la médiation entre le maire et le vice-président afin de résoudre et noyer définitivement l’affaire. Mais l’affaire était trop importante pour pouvoir passer inaperçue. Le vice-président aurait accepté de pardonner mais il a exigé la démission du maire. Contacté récemment par téléphone, la victime, en dépit de son état physique et surtout psychologique très affecté, a accepté de nous parler. Il a maintenu son exigence de ne pardonner qu’à condition de voir le maire déposer sa démission.
Pire encore, lors de la dernière délibération, le vice-président s’est présenté et s’y est opposé. De fait, l’APC s’est retrouvée bloquée et la majorité ont rejeté toute délibération de cette APC. D’ailleurs, le budget supplémentaire n’a pas encore été adopté et c’est l’intervention du chef de daïra de Tigzirt qui a permis à l’APC de fonctionner jusqu’à présent.
Dans le même rapport adressé au wali, les élus déclarent : “En conséquence et devant cet état de fait, 4 élus de l’APC de Mizrana qui en compte 7, en leur âme et conscience, décident de ne plus cautionner un mode de gestion contraire aux moindres exigences de civisme”.
Et de conclure dans cet écrit au wali de Tizi Ouzou : “Ainsi et vu que le P/APC en question fait l’objet d’une poursuite judiciaire intenteée par un élu victime et en raison d’une motion de défiance décidé par 4 élus sur 7 contre l’agression, nous nous joignons pour vous demander de prendre les mesures administratives adéquates, en procédant à sa suspension jusqu’à ce que la justice tranche sur cette affaire”.
Belkacem B.
