«La prostitution est un phénomène planifié»

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La Dépêche de Kabylie : Votre participation aux élections des municipales du 10 octobre 2002, visait principalement le rétablissement de la paix dans la région. Vus sous cet angle, considérez-vous que les objectifs sont atteints ?l Hamid Aïssani : Absolument ! D’ailleurs, les groupuscules qui se dissimulaient derrière le simulacre des «Arouchs» n’existent plus à Tichy et il y a une réelle reprise de confiance au sein de la population.

Le problème crucial dont pâtit votre localité, à l’instar des villes côtières limitrophes, est la prostitution. Comment combattez-vous le phénomène ?l D’abord, je tiens à préciser que l’irruption récente de ce phénomène chez nous a bénéficié d’une planification en règle pour détruire la cohésion sociale ainsi que les valeurs sociales et culturelles de la région. A notre niveau, nous relayons, auprès des pouvoirs publics, les revendications du mouvement associatif et de la population, qui n’a eu cesse de protester par des marches, des actions de sensibilisation, des requêtes adressées aux autorités concernées et des pétitions. Cependant, la situation reste préoccupante au regard du degré de violence qui est quand même inquiétant : la scène locale est de temps à autre secouée par toutes sortes de crimes, corollaires de la prostitution, tels que les agressions et même les assassinats.

L’autre problème majeur auquel vous faites face est la réduction draconienne des réserves foncières de votre commune ?l Il faut dire que c’est un handicap qui peut sérieusement hypothéquer le développement de la commune. En tant qu’exécutif, nous essayons de contourner l’obstacle par la recherche de solutions dans le respect des lois de la République à travers, entre autres exemples, la récupération des terres agricoles dans des zones urbanisables ou la formule de demande de distraction des contraintes bureaucratiques et administratives, et le pire est à craindre avec la nouvelle loi sur la gestion du foncier qui représente un véritables danger de par les craintes qu’elle peut susciter par rapport aux orientations de la politique future du foncier, notamment les POS et les PDAU.

Sur le volet du développement, justement, quel est votre apport à la commune en termes de réalisation ?l La aussi, ne perdons par de vue que les décisions sont centralisées. Sur le terrain, 02 grands villages Tagouba et Mahiou, ont vu leur problème en AEP réglé, le dernier étant en voie d’achèvement. Pour l’alimentation en gaz de ville, concernant l’agglomération et la bande urbaine, le projet est en cours. Pour le reste, réalisé, en voie de réalisation, inscrit ou en termes de prévisions, nous avons le projet de rénovation du réseau principal d’assainissement des eaux usées, plus de 200 logements tous types confondus, un centre commercial, une agence CNEP, le dédoublement de la route nationale, une étude d’évitement de la ville, un stade en complémentarité à celui existant, une annexe CFPA, un min-complexe sportif, l’électrification de la zone rurale à achever, une salle de sport couverte qui bénéficierait en premier à notre équipe de hand qui évolue en nationale I, des pistes à goudronner, mais hélas ! l’enveloppe PCD n’est pas retenue, études PDAU intercommunal, POS 2,5 et POS 1,2 mais surtout les 18 aides agricoles sous forme de programme intégré dans le cadre du PPDR pour le village Izoummam qui en a tant besoin. Et là, j’attire l’attention des pouvoirs publics sur l’urgence de trouver des solutions au problème des décharges publiques dans le cadre d’un plan national qui soit au diapason de ce qui se fait dans les pays développés.

Quelle riposte comptez-vous mettre en œuvre face à la menace de dissolution brandie par Ouyahia ?l Là-dessus, nous n’avons nullement à nous justifier, nous sommes élus à un taux de 35% de participation et notre APC ne souffre d’aucun dysfonctionnement. D’ailleurs, toutes les délibérations sont adoptées par consensus avec l’accord de l’opposition. Notre seule réponse est que la population rejette les tractations de deux personnes, Ouyahia et Abrika, qui ne sont crédités d’aucun suffrage populaire.

Entretien réalisé par A. Mouzaoui

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