»Bgayet, une cité de rayonnement scientifique »

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La Dépêche de Kabylie : En quoi consistent les travaux de ce colloque ?

Slimane Hachi : Le colloque sur le soufisme se tient chaque année dans une ville du pays avec un double volet : des rencontres académiques pendant la journée et, en soirée, des auditions musicales et spirituelles.

Le colloque sur le soufisme est organisé chaque année depuis 2004, pourquoi cette régularité ?

La régularité est liée au fait que le soufisme est un phénomène central en islam et qui parcoure de manière visible, intelligible, notre culture, notre patrimoine et notre identité. Et parce qu’il structure de façon remarquable le fonctionnement de notre société. Enfin, parce que le soufisme a été et est producteur de patrimoine culturel, matériel et immatériel. Ce sont les raisons qui font que le ministère de la Culture s’occupe de ce phénomène de façon régulière car il fait partie du patrimoine. Notre centre s’en occupe comme structure de production de sens sur ce que nous sommes et ce que nous avons été au plus profond.

Nous avons remarqué que votre centre a convié des universitaires et des chercheurs du monde entier. Pourquoi cette dimension internationale ?

Le Colloque sur le soufisme est international parce que d’abord, la recherche algérienne veut s’installer dans la recherche mondiale et pour ce faire, il faudrait se frotter à la production mondiale pour les théories du savoir et de la connaissance.

En plus, le monde a des choses à dire sur le soufisme et nous faisons venir le monde pour l’écouter, apprendre de lui et pour qu’il nous écoute aussi et prenne connaissance de notre être.

Pourquoi avoir choisi Bgayet ?

D’abord chaque ville où se tient le colloque choisit la prochaine. C’est Tlemcen qui a choisi Bgayet. Bgayet a été retenue car c’est une cité historique, une cité au rayonnement scientifique et culturel avéré.C’est une cité au passé prestigieux qui a abrité de nombreuses femmes et hommes qui sont de véritables savants.

C’est dans cette même ville que Sidi Boumedienne a vécu et enseigné, qu’Ibn Khaldoun a exercé son magistère. Bgayet a reçu plusieurs chercheurs méditerranéens. Cette cité a été productrice et transcriptrice de savoir à toutes les époques.

Cette région a marqué son refus du colonialisme, notamment par les durs combats de 1871 conduits par El Mokrani et Cheikh Ahedad. Ces raisons sont suffisantes.

Propos recueillis par Aomar Mohellebi

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